Voici un rappel des événements au Burkina Faso, théâtre d’un coup d’Etat militaire le 24 janvier:
– Incidents dans des manifestations –
Samedi 22 janvier, des incidents éclatent à Ouagadougou et dans d’autres villes du Burkina. Malgré l’interdiction des rassemblements, des manifestants protestent contre l’impuissance des autorités face à la violence jihadiste qui ravage le pays depuis 2015.
Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, les violences jihadistes ont fait depuis six ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.
– Tirs dans des casernes –
Le lendemain, des coups de feu retentissent dans plusieurs casernes.
Les mutins réclament le « remplacement » des chefs de l’armée, des « moyens adaptés » dans la lutte contre les groupes jihadistes, ainsi qu’une « meilleure prise en charge des blessés », selon un enregistrement sonore parvenu à l’AFP.
Leurs partisans incendient à Ouagadougou le siège du parti au pouvoir avant d’être dispersés.
Dans la soirée, le président Marc Roch Christian Kaboré décrète un couvre-feu.
– Les militaires prennent le pouvoir –
Le 24, des militaires en uniforme annoncent à la télévision nationale avoir pris le pouvoir et chassé le président Kaboré.
Un communiqué du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du pays, annonce la fermeture des frontières, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution. Il promet « un calendrier de retour à un ordre constitutionnel (..) dans un délai raisonnable ».
Des scènes de liesse éclatent dans les rues de Ouagadougou. « Vive l’armée », « Vous êtes des héros »: des centaines de personnes célèbrent les putschistes.
– Condamnations internationales –
La France, l’ONU et la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) condamnent le coup d’Etat le 25.
L’incertitude plane sur le sort de l’ex-président. Le président français Emmanuel Macron dit avoir reçu l’assurance « qu’il était en bonne santé et n’était pas menacé ».
– Kaboré aux mains de l’armée –
Le 26, un proche de M. Kaboré affirme que ce dernier est « aux mains de l’armée », « dans une villa présidentielle en résidence surveillée ».
Le lendemain, Paul-Henri Sandaogo Damiba demande l’aide de ses partenaires internationaux dont le Burkina a « plus que jamais besoin » selon le chef de la junte.
– Suspendu de la Cédéao et de l’UA –
Le 28, la Cédéao décide de suspendre le Burkina Faso et d’envoyer des délégations sur place pour évaluer la situation dans le pays, avant une réunion prévue le 3 février où seront étudiées d’éventuelles nouvelles sanctions.
Lundi 31, l’Union africaine (UA) annonce à son tour la suspension du Burkina Faso de toutes ses activités au sein de l’organisation continentale « jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays ».
– La Constitution rétablie –
Le même jour, la junte annonce rétablir la constitution du pays, tout en modifiant les institutions « en attendant la mise en place des organes de transition ». Elle ne précise pas la date prévue du retour à l’ordre constitutionnel.