France: Calibri Calibro déclare la guerre au régime Biya

Calibri Calibro clache Paul BIYA

Dans une vidéo postée sur la toile, l’activiste appelle les Camerounais de l’intérieur à manifester le 22 septembre et met en garde contre toute répression policière éventuelle.

La vidéo dure 8 minutes. Elle appelle à la mobilisation contre la gouvernance du président Paul Biya ainsi que le code électoral en vigueur au Cameroun et par ricochet, contre le scrutin régional du 6 décembre prochain. « Si au Cameroun, vous pensez un seul instant que la diaspora seule pourra y arriver, je vous dis non. La diaspora, à partir d’aujourd’hui, prendra sa part de responsabilité. Elle n’en a que 20 ou 30% de cette responsabilité. Nous allons vous protéger ». Casquette vissée laissant apparaître des cheveux crépus, les yeux écarquillés qui laissent entrevoir un regard perçant, Abdoulaye Thiam alias Calibri Calibro menace. « Je le dis haut et fort aux yeux et su des autorités françaises. Le sang d’un Camerounais coule, l’Ambassade du Cameroun à Paris prend feu. Je le dis. Et ce que Calibri dit il le fait. Que je sois accompagné ou seul. Le sang d’un Camerounais coule, l’Ambassade du Cameroun à Paris tombe. Atanga Nji a dit quand on touche à une ruche il faut être prêt à courir. On extrait du miel aussi avec du feu avec de la fumée. Le sang d’un Camerounais coule, l’Ambassade du Cameroun à Paris tombe. Elle est sous ma responsabilité ».

« Appel à une action concertée »

Et l’activiste d’interpeler les autres membres des Brigades anti Sardinards (Bas) éparpillés un peu partout dans le monde. « J’appelle mes frères d’Allemagne, j’appelle mes frères de Belgique, j’appelle mes frères de UK, j’appelle mes frères de Washington, j’appelle mes frères de partout dans le monde à suivre l’exemple. Si les Camerounais ne peuvent pas s’exprimer, alors que c’est un droit constitutionnel, s’ils ne peuvent pas s’exprimer et qu’en plus on les blesse, on les torture, on les tue, alors il va falloir que nous prenions nos responsabilités. La prison pourra peut-être bien, la mort c’est aussi un choix. Et je fais ce choix. Si le sang d’un Camerounais coule, l’Ambassade du Cameroun à Paris va être brûlée. Je dis bien brûlée. Nous allons causer cet incendie-là. Je prends mes responsabilités. Le général de Gaulle a bafoué des lois pour changer la France.

On ne l’a pas mis en prison. Il est aujourd’hui un héros. Tout ceux qui ont répondu à l’appel du général de Gaulle sont des héros. Il s’est battu contre l’oppresseur. Et je me bats contre la dictature, je me bats contre l’ensauvagement de mon peuple par un homme et par sa caste. En bon entendeur, salut. La patrie ou la mort, nous vaincrons ». Calibri Calibro poursuit : « aucune ambassade ne va nous résister, ne va résister à l’ouragan de la Brigade anti Sardinards, ne va résister à l’ouragan du peuple du changement. Mais pour cela, mes frères, il va falloir que vous, Camerounais de l’intérieur, vous preniez vos responsabilités. Le général de Gaulle a changé la France étant à Londres. Cela a marché parce que les Français de l’Intérieur ont entendu ce message et ont répondu à l’Appel. Il y a un appel. Répondons tous présents ou alors taisons nous et accompagnons
Biya vers son mandat. Parce que ceci c’est notre va tout. Je ne veux pas mourir, je ne veux pas vivre comme exilé, je veux venir chez moi au Cameroun quand je veux et comme je veux. Vous aussi, vous avez le droit de sortir du Cameroun comme vous voulez. Alors tous ensemble mettons-nous dans la bataille. Tous, sans exception ».

« C’est une bataille que nous allons mener »

S’il prétexte la liberté de manifester et de réunion pour inciter les Camerounais à battre le pavé, le 22 septembre, Calibri Calibro indexe surtout la gouvernance du régime du locataire du palais d’Etoudi depuis 1982. Un régime qui, à ses yeux, a laissé de côté la majorité des Camerounais au détriment d’une minorité qui s’engraisse sans retenue des bonnes grâces du prince. « Maroua est sous les eaux ! Et pourtant, c’est le bétail électoral comme on dit. Douala est sous les eaux ! Il n’y a plus de route dans mon pays. Il n’y a pas d’hôpitaux. Vous savez combien de personnes sont mortes aujourd’hui parce qu’elles n’ont pu être soignées ? Il y a beaucoup de familles qui sont endeuillées aujourd’hui parce qu’il n’y a pas de médicaments, il n’y a pas d’argent (…) Alors je dis aux Camerounais, je dis à l’Etat français, c’est une affaire camerouno-camerounaise.
Laissez-nous gérer nos problèmes.

Parce que quand vous avez eu les vôtres, le monde vus a laissé et la monde vous a aidé. Si vous n’êtes pas capable d’aider le peuple camerounais, alors mettez-vous à l’écart de nos problèmes ». Pour l’activiste, « l’Ambassade du Cameroun est un territoire camerounais et nous avons tous le droit de faire ce que nous voulons dans ce territoire camerounais là. Je ne laisserai jamais le sang d’un compatriote coulé et m’asseoir et regardé ». Et de lancer : « Aux activistes résident en Europe, aux activistes de la diaspora, trop parlé c’est maladie. Passons tous aux actes. Posons des actes forts et ce gouvernement aura peur de nous, plus qu’avant. L’effet d’annonce ne sert à rien. A partir d’aujourd’hui, ma vie n’a plus d’importance. A partir d’aujourd’hui, sachez que je suis un homme mort. Je ferai ce que beaucoup de gens ne peuvent pas imaginer ». Il indique : « Et s’il faut en arriver là pour que la communauté internationale se réveille et regarde ce qui se passe au Cameroun… Je prends mon bâton de commandement et j’appelle tous les brigadiers à se mettre en ordre de bataille. Parce que c’est une bataille que nous allons mener. Il y en aura qui vont tomber, d’autres arriveront devant. Si je tombe, ne vous arrêter pas.

Continuer, foncer. Ne vous occuper pas de mon cadavre. Les charognards s’en occuperont. La patrie ou la mort, nous vaincrons ». Des propos qui risquent de mettre le feu aux poudres après ceux du ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji et le communiqué publié le 15 septembre, par le ministre de la Communication, René Sadi, interdisant toute manifestation publique non déclarée. Abdoulaye Thiam alias Calibri Calibro, avait déjà fait parler de lui, notamment en interpelant, au mois de février dernier, le président Macron sur la situation politique du Cameroun, lors de la 56ème édition du Salon de l’agriculture, Porte de Versailles, à Paris.

Jean-Célestin EDJANGUE à Paris

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