Une image devenue virale, filmée pendant la rentrée dans une école Sud-africaine laisse peser des soupçons de racisme sur ces officiels et relance la polémique sur la ségrégation raciale dans la nation arc-en-ciel.C’est une photo prise à l’occasion de la rentrée des classes cette semaine dans une école publique de Schweizer-Reneke, dans la province rurale du Nord-Ouest qui a déclenché cette polémique sur le racisme en Afrique du Sud. Au premier plan, une quinzaine d’enfants blancs en uniformes installés autour d’une grande table. Et au fond, quatre élèves noirs assis autour d’une autre table, à l’écart du premier groupe. L’image a d’abord été envoyée mercredi 9 janvier par l’institutrice aux parents sur un groupe WhatsApp pour confirmer de la reprise effective et du bon déroulement des cours. Mais très vite, elle a fuité dans les réseaux sociaux, relayée par des internautes suspectant un nouveau cas de racisme.
En Afrique du Sud et au-delà de ses frontières, des gens se sont indignés de cette marginalisation des noirs dans un environnement d’enfants. Des parents s’en sont évidemment plaints à la direction. S’exprimant dans les colonnes de The Time , ils indiquent que « des membres de Sadtu (le syndicat démocratique des enseignants d’Afrique du Sud, le plus grand syndicat d’enseignants du pays) se sont rendus à l’école et nous ont fait un rapport. Selon eux, l’école explique que les enfants ont décidé de s’asseoir de cette façon ». Une raison que la dame n’a pas jugée fondée, elle indique que « quand je suis arrivée dans la classe le matin, les noms des enfants étaient déjà tous inscrits sur les bureaux où ils étaient censés s’asseoir ». Elle assure cependant ne pas avoir remarqué de suite qui étaient les enfants placés à côté du sien. Avec, sans doute, l’idée de se justifier davantage, la direction de l’école publique de Schweizer-Reneke a envoyé quelques heures après la diffusion de la première photo, d’autres clichés aux parents. Ceux-ci montraient cette fois-ci des enfants noirs et blancs assis côte à côte. Mais la polémique avait déjà éclaté et n’est pas prête de retomber sur les réseaux sociaux via des publications sur Twitter, pour certaines accompagnées du hashtag de l’école. « L’apparente ségrégation raciale à l’école Schweizer-Reneke est un triste rappel de notre travail inachevé concernant l’héritage de l’apartheid », a écrit sur Twitter, jeudi 10 janvier, l’avocate et femme politique sud-africaine Thuli Madonsela.
Jeudi matin, plusieurs parents sont venus récupérer leurs enfants avant la fin des cours alors que quelques personnes s’étaient rassemblées devant l’établissement. Selon la presse locale, certains manifestants étaient notamment des membres du parti politique – de l’EFF, second parti d’opposition, mais aussi de l’ANC. Le même jour, le responsable provincial de l’Éducation, Sello Lehari, s’est rendu sur place et a demandé une enquête ainsi que la suspension de l’enseignante. Dans le même temps, les responsable de l’institution ont assuré au micro du Time que cette image ne « reflète pas le véritable caractère de l’école». En Afrique du Sud, la ségrégation raciale a officiellement pris fin au début des années 90, mais les tensions raciales refont régulièrement surface.
