Can Cameroun 2021 : Difficile gestion du retour des supporters à Bafoussam

stade de Kouekong

La volonté des élites de remplir le stade de Kouekong, après les insultes de la première journée suite à la bouderie des spectateurs, a tourné au cafouillage.

S’il est facile de dire comment les spectateurs sont arrivés au stade, pour les matchs de la deuxième journée de la poule B de la Can Total Energies 2021, il est par contre très difficile d’expliquer le cafouillage auquel l’on a assisté à la fin, au point où des milliers de spectateurs ont dû faire le chemin retour à pied. Tôt le matin, des bus affrétés par des élites organiques du pouvoir, parmi lesquels des ministres originaires de l’Ouest, ont transporté de leurs localités respectives des spectateurs pour Bafoussam. Dans quelques cas, les billets d’entrée au stade ont été distribués aux volontaires ; mais dans d’autres, ils étaient supposés les avoir à l’entrée du stade. Sans compter ces nombreux collégiens qui sont descendus au stade, parce que le chef de leur établissement les avait libérés, parfois en expliquant que l’entrée sera gratuite et qu’il ne sera exigé ni vaccin ni test Covid.

Alors qu’un protocole d’entrée avait été arrêté avec la Caf, l’arrivée massive des spectateurs non préparés a tout chamboulé. Le dispositif de contrôle était prêt, mais au fur et à mesure que l’heure du match approchait, les forces de maintien de l’ordre ont été débordées. Des barrières de sécurité ont été déplacées par une foule en furie et l’on a vu des courses folles à travers le parking et les abords du stade. S’en sont suivis des bousculades, monnayage. Le gouverneur Awa Fonka Augustine a parlé d’« allégement des conditions sanitaires » à l’entrée. Mais à leur arrivée, les charters venus des huit départements de l’Ouest ont trouvé des équipes prêtes pour les tests. Si les plus rationnels se sont soumis à l’opération malgré le long rang, d’autres ont cherché des raccourcis. Certains vont réussir leur coup. « Je me suis impatienté en constatant que le rang pour me faire tester était très long. Je suis allé vers la barrière. Coup de chance, j’ai montré le bus qui m’a emmené de Baham à un policier pourtant nerveux. Il m’a dit, ‘’petit tu peux entrer’’. C’était mon jour de chance. J’ai eu peur mais j’ai avancé. J’ai pu voir jouer en direct ces vedettes qu’on nous vante à la télé », témoigne G. A., élève dans les Hauts Plateaux.

Une chance que n’ont pas eue plusieurs de ses camarades. Sans billets, les plus malins sont alors rentrés en taxi et surtout à moto. La surenchère était au rendez-vous des transporteurs : sur un tronçon où l’on a coutume de payer 300 ou 400F de taxi, le tarif avait triplé. Au sortir de la deuxième rencontre, alors que les bus n’étaient pas revenus, l’on a vu des jeunes enfourcher une moto à cinq. Des bus de 70 places ont été obligés de transporter jusqu’à 100 personnes, parce que d’autres passaient par les fenêtres pour entrer. N’empêche, les autorités rassurent que personne n’a été abandonné.

« J’étais personnellement chargé de l’opération initiée par le maire de la ville. Lui et moi avons été les derniers à quitter le site. Même les citoyens qui se sont rendus dans la localité pour des travaux champêtres ont été transportés gratuitement au retour. Les volontaires et les équipes de sécurité ont également emprunté ces bus dans les mêmes conditions. Une vingtaine de bus a été mise gratuitement à la disposition des populations pour plus de cinq tours chacun », corrige Léopold Nguelo, plus connu sous le pseudonyme de Jean Byg Mop Jansan, communicateur pour le compte de Roger Tafam, maire de la Communauté urbaine de Bafoussam.

Franklin Kamtche / 237online.com

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