BEAC: fin de mandat du gouverneur Abbas Mahamat Tolli, le vice-gouverneur assure l’intérim

Mahamat Tolli

Le 6 février 2024 restera une date clé dans l’histoire récente de la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC). Ce jour s’est en effet achevé le mandat de 7 ans du gouverneur Abbas Mahamat Tolli, conformément aux statuts régissant l’institution. Une fin de règne qui ouvre la voie à une passation de pouvoirs houleuse.

Fin de partie

Dans un courrier adressé aux plus hautes instances dirigeantes de la BEAC, le directeur général du contrôle général rappelle les textes en vigueur. Le mandat de 7 ans d’Abbas Mahamat Tolli, débuté le 6 février 2017, arrive à son terme le 6 février 2024. De facto, ce dernier «n’a plus de mandat et d’habilitation légale» pour représenter son pays au sein du gouvernement de la banque centrale.

Bras de fer en vue

Surtout, le directeur général du contrôle général prévient qu’en vertu des statuts de la BEAC, c’est automatiquement le vice-gouverneur qui assure l’intérim de la tête de l’institution, en cas « d’empêchement ou d’absence temporaire du gouverneur ». En clair, Abbas Mahamat Tolli est sommé de passer la main.

Une transition complexe

Reste à savoir si le gouverneur déchu se pliera facilement à cette injonction. Dans l’intervalle, son remplaçant par les chefs d’État de la CEMAC n’a pas encore été désigné, laissant planer un climat d’incertitudes. Pour éviter toute vacance du pouvoir, le directeur général du contrôle général liste déjà dans son courrier les dispositions transitoires qui encadreront cette transition inédite au sommet de la BEAC. Bras de fer en vue entre les pontes de la vieille dame de la rue du 20 mai…

Le spectre d’une implosion

Ce psychodrame au cœur de la banque centrale a de quoi inquiéter. Entre les appétits du clan Tolli qui s’accroche au pouvoir et la froide détermination du directeur du contrôle général pour faire respecter les textes, on voit mal comment une cohabitation pacifique pourrait perdurer.

Or, une paralysie ou pire une implosion de la BEAC provoquerait un cataclysme financier dans la sous-région CEMAC. À moins d’un an de la prochaine échéance électorale au Cameroun, ce scénario du pire doit absolument être évité. Au plus vite, la sagesse et l’esprit de responsabilité doivent l’emporter des deux côtés pour assurer l’indispensable continuité de l’institution. L’avenir de 150 millions d’Africains centraux en dépend.

Par Charles Manda pour 237online.com

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