Sénégal: L’élection présidentielle reportée in extremis par Macky Sall

Macky Sall

Coup de tonnerre sur la scène politique sénégalaise. Ce samedi 03 février, soit à trois semaines du premier tour initialement prévu le 25 février, le président Macky Sall a annoncé en personne le report du scrutin. Un séisme, à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale. Explications.

Une décision tombée comme un couperet

C’est par le biais d’une allocution télévisée impromptue que le chef de l’État Macky Sall a officialisé la nouvelle, prenant tout le monde de court. « J’ai décidé de reporter l’élection présidentielle du 25 février 2023  » a-t-il ainsi laconiquement déclaré, sans en préciser clairement les raisons exactes.

Une chose est sûre, à 36 jours à peine du premier tour, un tel report du scrutin majeur de la vie politique sénégalaise a valeur de séisme dans le pays considéré comme un modèle démocratique régional. D’autant que 20 candidats avaient été validés par le Conseil constitutionnel pour cette échéance désormais repoussée de 5 semaines.

Wade au cœur des tensions

Pour comprendre ce coup de théâtre, il faut se pencher sur un événement survenu quelques jours plus tôt. Le 17 janvier dernier, le Conseil constitutionnel avait en effet invalidé la candidature à un 3è mandat de Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. Motif : la double nationalité sénégalaise et française de ce dernier, jugée incompatible.

Une décision vécue comme une injustice par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), car empêchant de facto Karim Wade de prendre sa revanche sur la présidentielle de 2019 perdue face à Macky Sall dans un contexte déjà houleux. D’où l’escalade qui a suivi entre les deux camps. De là à parler de « stratagème » pour exclure un challenger sérieux ? Les partisans de Karim Wade crient au « hold-up électoral ».

Vers un possible renoncement de Macky Sall ?

Quoiqu’il en soit, ce report surprise fait l’effet d’une bombe à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale, alors que l’opposition se préparait à en découdre avec le président sortant dans les urnes. Une vraie question se pose désormais : Macky Sall profitera-t-il de ce délai supplémentaire pour finalement renoncer, sous la pression, à faire briguer un troisième mandat controversé par son poulain ?

Par Francis NDONG pour 237online.com

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