Restructuration de la Camair Co : le Gouvernement débloque 15 milliards de FCFA

Njipendi Kouotou Louis-Georges

Mais devront-ils suffire pour que cette entreprise publique en réanimation permanente prenne enfin son envol ?

Comme l’a instruit le chef de l’État, le transporteur aérien camerounais, en zone de turbulences depuis le lancement de ses activités en 2011, s’apprête à reprendre les airs dans les prochains jours, pour assurer uniquement les vols domestiques.

À la veille de la reprise des vols de Camair Co, dans un contexte de morosité dans le secteur du transport aérien, la seule perle blanche sur le lugubre chapelet de l’exploitation de cette compagnie semble être la flotte. En effet, dans sa lettre adressée au Premier ministre le 14 juillet 2020, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, révèle qu’en prélude à la restructuration de cette entreprise publique, préalable à sa privatisation, une enveloppe de 15 milliards de FCFA a été mise à la disposition du top management de Camair Co.

Cette perfusion financière, détaille Ferdinand Ngoh Ngoh dans sa correspondance, devait servir à « l’envoi en maintenance de l’un des Boeing 737-700 NG ; l’acquisition de deux aéronefs Dash Bombardier Q400, mieux adaptés aux lignes de courte distance ; et la location de deux moteurs susceptibles de permettre la remise en vol du deuxième Boeing 737-700 NG » de Camair-Co. À cette flotte qui pourrait être opérationnelle d’ici à la fin de l’année 2020 (date de fin du contrat de location de l’aéronef et de l’équipage ukrainien), il convient d’ajouter les deux MA60 chinois exploités par la compagnie.

Mais, au regard de certaines réalités, rien ne prédit une reprise des activités moins tumultueuse qu’auparavant. D’abord, Camair Co s’apprête à relancer ses activités alors que ses employés attendent toujours le paiement d’au moins trois mois d’arriérés de salaires. En effet, apprend-on de sources internes à l’entreprise, depuis avril 2020, les salaires n’ont pas été payés. Ensuite, en plus des arriérés de salaires, un endettement de plus de 100 milliards de FCFA, une trésorerie plutôt exsangue, le transporteur aérien public camerounais a vu le climat de collaboration entre son directeur général et son adjoint se dégrader ces dernières semaines.

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