Présidentielle 2025 au Cameroun : L’électrochoc de Rebecca Enonchong à l’opposition !

Rebecca Enonchong

C’est une petite bombe dans le landernau politique camerounais. Rebecca Enonchong, figure de proue de la société civile et papesse des techs en Afrique, vient de jeter un sacré pavé dans la mare. Dans une sortie aussi fracassante qu’iconoclaste relayée en exclusivité par 237online.com, elle enjoint l’opposition à revoir de fond en comble sa stratégie électorale pour la présidentielle 2025. Son credo : il ne suffit pas de mobiliser les électeurs le jour J, il faut batailler en amont pour réformer tout le processus électoral. Un véritable électrochoc qui risque de secouer sérieusement les états-majors politiques.

« Voter en masse ne suffit pas« , dixit Rebecca Enonchong

Connue pour son franc-parler et ses analyses acérées, Rebecca Enonchong n’y va pas par quatre chemins. Pour elle, miser uniquement sur une forte participation le jour du scrutin est une erreur fatale. « Donc pour vous, on s’inscrit en masse, on vote en masse, et ça suffit« , ironise-t-elle. « Quand il faudra organiser des réunions pour surveiller le vote, on va interdire. Quand des candidats intéressants vont se présenter, on va les disqualifier ».

Un constat amer qui pointe les travers d’un code électoral taillé sur mesure pour permettre au parti au pouvoir, le RDPC, et à son président national Paul Biya de se maintenir indéfiniment aux commandes. Un système où l’administration peut décider arbitrairement du sort d’un candidat ou d’un parti, au mépris des règles démocratiques élémentaires. Un jeu de dupes où les dés sont pipés d’avance.

Changer la donne avant le jour J

Face à cette mascarade annoncée, Rebecca Enonchong exhorte l’opposition à changer son fusil d’épaule. « Les élections libres ne se font pas seulement le jour J, c’est tout un environnement qu’il faut créer et préparer », martèle-t-elle. Autrement dit, la bataille décisive doit se jouer bien avant le scrutin, pour changer les règles du jeu et obtenir des garanties sur la transparence du processus.

Cela passe par une refonte en profondeur du code électoral, une lutte acharnée contre les interdictions arbitraires de réunions, une mobilisation pour défendre les candidatures légitimes face aux tentatives de disqualification, et une vigilance de tous les instants sur l’organisation matérielle du vote. Un véritable bras de fer en amont, pour éviter de se faire couper l’herbe sous le pied le jour J.

Une remise en cause de « la religion du vote »

En lançant cette charge iconoclaste, Rebecca Enonchong bouscule la doxa dominante au sein de l’opposition camerounaise. Cette « religion du vote » qui fait de la participation massive le jour du scrutin l’alpha et l’oméga de la stratégie électorale. Une vision ritualisée et presque mystique du processus démocratique, qui occulte les enjeux de fond sur les règles du jeu.

C’est peu dire que cette sortie tonitruante a fait l’effet d’une déflagration. Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre sidération, adhésion et scepticisme. Certains saluent le courage et la lucidité de celle qui ose « dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ». D’autres s’interrogent sur la faisabilité d’une telle stratégie de combat en amont, face à un pouvoir qui tient tous les leviers.

L’opposition face à ses contradictions

Une chose est sûre : Rebecca Enonchong vient de jeter un sacré pavé dans la mare, qui oblige l’opposition à se regarder dans le miroir de ses propres contradictions. Peut-elle continuer à jouer le jeu d’élections dont elle dénonce par ailleurs le manque de transparence ? Doit-elle participer à un scrutin dont elle sait qu’il sera biaisé, au risque de légitimer le processus ? Ou doit-elle boycotter purement et simplement une mascarade annoncée ?

Autant de questions dérangeantes qui agitent désormais les QG politiques et la société civile. Rebecca Enonchong vient de relancer un débat explosif qui ne peut plus être éludé. Celui des armes nécessaires pour instaurer une véritable démocratie électorale au Cameroun. Et ça risque de faire mal. Mais c’est sans doute le prix à payer pour sortir de l’ornière et changer enfin la donne. La balle est dans le camp de l’opposition.

Aimé Mathurin Moussy pour 237online.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *