Ulcéré par le plan de riposte du gouvernement face à la pandémie du Coronavirus, mis sur pied sans aucun soutien financier pour accompagner les populations, le célèbre médecin fait le procès du pouvoir.
Dans sa belle plume intitulée « l’humanité ébranlée et la société effondrée par un petit machin », un écrivain africain nous a offert sur les réseaux sociaux une sacrée belle description du monde fragile dans lequel nous vivons. Un « open-space » planétaire à frontières virtuelles où le malheur du patient zéro,localisé dans un point du monde (Wuhan, Chine),est en fait la misère de milliards d’homosapiens disséminés dans Tous les pays du monde.C’est justement parce que ce « petit machin » (Covid-19) de quelques nanomètres nous renvoie à nos cordes d’impertinence, de mépris (envers les vulnérables) que nous devons raison garder et ne pas reproduire les mêmes erreurs de distanciation,voire d’indifférence au regard du sort morbide de l’autre. Un « petit machin » qui ne connait ni frontières ni rang social. Un minuscule petit machin qui s’est d’abord attaqué aux puissances mondiales (Chine, USA, Allemagne, Italie, France, Espagne…
etc.), n’a ensuite pas épargné les puissants (plusieurs membres des gouvernements et élus de France, Canada, USA, le prince Charles d’Angleterre, l’icône de la world music Manu Dibango et bien autres) et a également imposé la quarantaine à la dame la plus puissante de la planète car chancelière de la première puissance économique de l’Europe (Angela Merkel). L’occident est à genou, livrant aux yeux du monde un spectacle hollywoodien d’apocalypse dont le scénario n’était absolument pas écrit il y a encore quelques semaines. Ces pays mieux structurés et gouvernés que ceux d’Afrique s’en remettront tout en tirant les leçons de leurs erreurs. En effet, les nations occidentales sont devenues fortes (démocratiquement et économiquement) à l’épreuve des nombreux drames qui ont jalonnés leurs histoires.
L’Afrique et le rendez-vous manqué de l’histoire des civilisations
Qu’en est-il de l’Afrique, ce continent considéré à tort par l’écrivain Mustapha Dahlebcomme étant un « continent sûr » ? Non le reste du monde n’est pas maudit autant que l’Afrique n’est pas bénie des Dieux. Oui les Occidentaux tireront les leçons et renforceront leurs systèmes de défense contre ce type d’attaque sanitaire appelée pandémie. Par contre, rien ne dit que l’Afrique survivra à la migration inéluctable de l’épicentre de ce « petit machin » dans son espace géographique.En effet, le continent africain progresse dans l’immobilisme systémique.Dans un entretien avec Claudy Siar en 2018, Manu Dibangose posait la question « quel est le problème » pour balayer du revers de la main l’éternelle accusation de la responsabilité exogène dans le refus de l’Africain d’«entrer dans l’histoire ».
Il est à croire que le drame de l’Afrique viendrait, contrairement à la pensée de NicolasSarkozy, de ce que « l’âme africaine serait imperméable à
la logique et à la raison ». Sinon comment expliquer qu’un être humain de plus de 80 ans, dont 28 comme Président de l’assemblée national du Cameroun et 50 comme député, s’extrait d’un hôpital français (Ah ces fameuses évacuations sanitaires des dirigeants-vampires de l’Afrique) contre avis médical pour courir briguer un énième mandat au perchoir en bravant toutes les prudences sanitaires de confinement du Covid-19 ?
Comment comprendre que tous les députés soi-disant « élus » d’un peuple affamé, emprisonné et somnolent ne se soient pas gêné à risquer leurs vies et celles des leurs (familles et administrés) pour se précipiter à une investiture inutile aux côtés de la seconde personnalité du pays dont la violation de la loiest manifeste ? Comment ne pas donner raison aux suprématistes occidentaux qui pensent tout haut ce que nous savons et enfouissons par orgueil dans nos consciences : l’africain se refuse de rentrer dans l’histoire de la mutation socialepositive. Lorsque l’Oms attire l’attention du continent sur le drame sanitaire à venir, elle se base sur les terreaux favorables à la propagation de toute pandémie. Or ceux-ci sont magnifiés en Afrique : guerres, pauvreté, génocides, maladies, désinformation des pouvoirs publics mêlée à l’indiscipline et le déni de réalité des populations volontairement acculturées par des dirigeants d’une espèce humaine génétiquement modifiée par l’ivresse d’un pouvoir vampirisé.
Il y a eu Ebola mais rien ne prouve que la RDCongo, Sierra Léone, Guinée ou Libéria sont outillés pour maîtriser la déflagrante morbidité programmée du
Covid-19. Pourquoi ? Parce que depuis la nuit des temps, l’africain n’a jamais pris la mesure des choses et tiré les enseignements y afférents. Nicolas
Sarkozy a déclaré que « l’Africain n’est pas assez entré dans l’histoire » et n’a pas raté d’être agrippé par les pseudo-panafricanistes à fleur de peau de défense d’une Afrique qui ne connaît que « l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles ». Comment ne pas être d’accord avec l’ex-Président français tant on constate que l’Afrique a connu l’esclavage des blancs et vit actuellement sous l’esclavage des dirigeants africains (« les nouveaux blancs d’Afrique selon une tribune de Médiapart) vivant illégalement avec plus de 16 000 dollars mensuels de la fortune publique mais distribuent à des humains subalternes des salaires de 60 dollars par famille de 5 personnes en moyenne.
Gouvernance par embuscade dans un monde de vampires
Une riposte efficace contre toute attaque sanitaire de masse impose des préalables : (1) avoir une masse critique de structures d’accueil susceptibles d’évoluer rapidement. La Chine, la France, l’Italie (pour citer quelques pays durement frappés par le Covid-19) ont su faire pousser des hôpitaux de fortune. Le Cameroun et la plupart des pays africains en sont incapables ; ils n’ont d’ailleurs jamais exprimé le besoin puisqu’il est de bon ton de se soigner en Occident. Se soigner et mourir à l’étranger, à l’instar des milliardaires camerounais KadjiDefosso et Fotso Victor, comme tous les dirigeants de ces comptoirs coloniaux, est une preuve de réussite sociale. (2) Un minimum d’assise socio-économique offrant à toute la population l’eau potable et l’électricité.
Comment respecter le confinement salvateur face à ce « petit machin » lorsque les denrées alimentaires avariées dans des réfrigérateurs fonctionnant en mode alternatifs, au gré des coupures intempestives d’électricité, provoqueront plutôt d’autres infections digestives ? (3) Pendant que l’Occident peut monitorer le respect du confinement par des patrouilles policières nécessaires dans les pays indisciplinés (France, Italie…etc), l’urbanisation anarchique voire l’absence d’urbanisation est un frein notoire dans les rues et ruelles africaines. Quand bien même on parviendrait à identifier les « marginaux » (plutôt prépondérants), (4) qu’offrent les pouvoirs corrompus et sans idées d’Afrique à une population à plus de 80% vivant de l’informel ? Nous nous réjouissons des mesures de confinement strict (voir état d’urgence) prises par le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Rd Congo, le Rwanda, le Benin et autres pays. Des mesures d’autant plus à féliciter qu’elles sont accompagnées par un soutien financier de ces états à des populations vulnérables.
Comme plusieurs pays africains, le Cameroun et ses dirigeants n’ont jamais pensé à se prémunir de cataclysmes de cette envergure. Nous avons des dirigeants incompétents et inhumains, arrivés au pouvoir par effraction et s’y maintenant comme des gangsters qui se servent du peuple au lieu de le servir. Dès-lors, seule la prière pourrait sauver ces pays de l’Afrique qui n’a jamais voulu « rentrer dans l’histoire civilisationnelle » et donc est « mal partie ». La seule chose à laquelle ces vampires n’ont pas pensé est que « nous survivrons ou périrons ensemble » pour citer l’excellente FatouDiome. Pour preuve, la dépouille de Fotso du milliardaire Fotso Victor, richissime capable de construire un hôpital moderne dans son pays et employer la crème scientifique locale et de la diaspora, a préféré se soigner par le blanc et mourir à l’étranger. Les fermetures de frontières dues au Covid-19 n’étaient pas prévues dans l’agenda mortuaire de cet homme de 94 ans.
Sa dépouille est bloquée à l’étranger jusqu’à nouvel avis. Si ce « petit machin » décime tout son pays, il n’aura personne pour organiser ses
obsèques.Et nous sommes tous programmé pour cette issue macabre dont le film est le suivant : la multiplication des malades et des cadavres
va semer la terreur et le confinement obligatoire de tous. Les marchés vont être abandonnés, les denrées alimentaires rares, les coupures d’électricité
et les pénuries d’eau potable plus fréquentes et prolongées. Certains mourront de Covid-19 tandis que d’autres de famine ou de moustiques qui
auront la joie de s’être débarrassés d’Eneo et ses ventilateurs. Le pire est que si par miracle nous sortons avec quelques survivants de cette drama-
turgie, les vampires continueront de se nourrir du sang du peuple.Ce peuple ne saurait se prévaloir de ses propres turpitudes car il est le pre-
mier bouclier des vampires.