Crise anglophone: Les attaques s’enlisent et se francophonisent

victimes de l'attentat de Galim

Après l’assaut du 23 décembre 2018 des Ambaboys dans la commune de Bangourain, département du Noun, région de l’Ouest, les sécessionnistes
ont une fois de plus semé la pagaille en zone francophone le 07 mars dernier à Galim.

Évocations !

Environ quatre ans déjà que cela dure et même pas une lueur d’espoir de la fin. Depuis que la crise sociopolitique a explosé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest en octobre 2016, le nombre de morts dans les affrontements entre les sécessionnistes et l’armée Républicaine, ne fait que s’accroître. Les attaques jadis confinées uniquement dans cette partie anglophone, se déportent déjà, bien que petitement, vers les zones francophones. L’on se souvient encore que le 23 décembre 2018, les groupes armés séparatistes sont allés à Bangourain, Commune situé dans le département du Noun, région de l’Ouest, pour commettre leur forfait. Le bilan de cette folle journée fut lourd avec notamment un civil tué, une cinquantaine de maisons incendiées, de nombreuses personnes blessées et plusieurs autres enlevées. Rebelote.

Deux ans plus tard, c’est à Galim, localité située dans le département de Bamboutos, région de l’Ouest, que ces assaillants ont semé la terreur dans la nuit du 07 mars 2020. Pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé dans cet arrondissement logé en territoire francophone, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement, a rendu public un communiqué le 08 mars dernier.

Garde à vue

« En ce qui concerne l’attaque terroriste de Galim, il convient d’indiquer que les assaillants lourdement armés, évalués à près d’une cinquantaine d’individus relevant des hordes terroristes sécessionnistes, en provenance de la région du Nord-ouest, sont entrés à Galim, dans une caravane motorisée qui s’est dirigée à dessein, sur les sites abritant la Brigade territoriale de gendarmerie et le poste de sécurité publique de l’arrondissement de Galim. Les violentes attaques qui s’en sont suivies contre les éléments de nos Forces de défense et de sécurité, lesquels ont promptement riposté, pour repousser les assauts et protéger leurs unités respectives, se sont soldées par des pertes en vie humaine au sein des Forces camerounaises de défense et de sécurité et parmi les populations civiles. Au total, quatre éléments de nos Forces ont été tués, dont deux gendarmes et deux fonctionnaires de la Police abattus », relate-t-il.

Et d’ajouter, « poursuivant leur abominable besogne, les terroristes sécessionnistes ont également assassiné quatre personnes civiles, dont un compatriote gardé-à-vue dans la chambre de sûreté de la Brigade de gendarmerie de Galim et trois concitoyens rencontrés fortuitement par ces individus déshumanisés, après les deux attaques perpétrées dans cette localité ». Faut-il le souligner, Galim est limité au Nord par la Commune de Balikumbat (région du Nord-Ouest). A l’Ouest par la Commune de Mbouda et la Commune de Santa (Région du Nord-Ouest). Au Sud par la Commune de Mbouda et la Commune de Kouoptamo (département du Noun). A l’Est par la Commune de Ndop (région du Nord-Ouest).

Matériel militaire

C’est donc bel et bien une ville située en territoire francophone qui a subi les affres de la crise sociopolitique qui perdure en zone anglophone depuis octobre 2016. Et selon les informations provenant de source sûre, ces individus ont jeté leur dévolu sur la gendarmerie et le poste de police de la localité de Galim pour s’emparer du matériel militaire. Au total, 03 armes (Ak 47) et 06 boîtes chargeurs garnies ont été emportées de la brigade et 02 armes (01 Fal) et 01 Pm) et des munitions ont été emportées du commissariat. Du matériel, qui les a certainement permis de causer l’incident du 08 mars 2020 à Bamenda, soit un jour après leur forfait de Galim. Car à en croire René Emmanuel Sadi, c’est vers 10 heures, dans le vif des manifestations festives à la place des cérémonies de la ville de Bamenda, que des terroristes sécessionnistes ont actionné un engin explosif improvisé à une centaine de mètres de la tribune officielle. « L’explosion télécommandée à distance, a semé l’émoi et la désolation parmi les participants aux festivités du 08 mars 2020. Au total, le bilan de cet attentat fait état d’un militaire tué et sept blessés graves, dont quatre (04) militaires, deux (02) fonctionnaires de la Police et un (01) civil », révèle-t-il.

Dialogue national inclusif

Une situation qui laisse bien à penser qu’à cette allure, même les zones francophones où les populations anglophones (déplacés internes) se sont massivement réfugiées, ne sont plus en sécurité parce que pouvant faire l’objet d’une attaque sécessionniste à tout moment. Même comme selon le Mincom, « au regard de l’étendue des dégâts causés par les terroristes sécessionnistes, les Forces nationales de défense et de sécurité ont lancé une opération de ratissage de la zone et des dispositions ont été prises pour une sécurisation renforcée de la localité de Galim ». Sauf que faut-il s’en arrêter là ? Ne faut-il pas anticiper sur les éventuelles attaques terroristes en renforçant le dispositif sécuritaire dans toutes les localités francophones situées à proximité ou limitrophes avec les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ? Ou plutôt, pourquoi ne pas une mettre sur pied une fois pour toute, un véritable dialogue national inclusif afin de mettre définitivement un terme à cette crise anglophone puisque le dernier organisé du 30 septembre au 04 octobre dernier semble inefficace et dont contre-productif ?

Rostand TCHAMI

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