Cameroun – Marche du Mrc: Un jour (presque) ordinaire à Bafoussam

Bafoussam capitale regionale de l'Ouest

La marche pacifique initiée par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun ne s’est pas tenue dans le chef-lieu de la région de l’Ouest.

C’est une aube claire sous le ciel de Bafoussam. Ce 22 septembre 2020, les principaux carrefours de la ville sont occupés par les forces de maintien de
l’ordre. Depuis des semaines, la marche «pacifique» initiée par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) fait des vagues dans le chef-lieu de la région de l’Ouest, comme sur l’étendue du pays. Dans la ville de Bafoussam les itinéraires prévus par la hiérarchie régionale du Mrc vont du siège des sapeurs pompiers, la direction régionale de la Cami Toyota, des agences de voyage et du carrefour Socada vers le rond point Biao Bafoussam.

Dans les quartiers et marchés de Bafoussam, quelques boutiques restent fermées jusqu’à la mi-journée. Lorsque vient l’après-midi, s’ouvrent les commerces restés fermés dans la première moitié du jour. Dans les administrations publiques, aucune place ne semble faite aux absences. Les rues vidées de leurs agitations traditionnelles reprennent vie. Sur les artères, la présence des forces de maintien de l’ordre se relativise et dévient discrète. La ville de Bafoussam reprend son essence.

Il est midi lorsque certains commerçants de victuailles s’installent pour ravitailler leurs traditionnels clients. Fourneaux, braises et marmites sont sollicités comme à l’habitude. Dans les buvettes, adeptes de Bacchus paraissent à leur aise. Seul causeries mondaines et autres cancans liés à l’actualité de l’heure meublent les glouglous. Dans les assemblées, quelques militants et autres sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun retiennent peu leur déception au sujet du niveau de mobilisation faite sur la marche attendue ce jour.

Rumeur sourde

A l’observation, la ville de Bafoussam continue le rythme de la veille. Une ambiance traversée par une rumeur sourde. Une ambiance à la fois
de révolte et de révolution qui parait mal inspirée par certains acteurs politiques. Pourtant la veille, le souffle de la ville semblait accroché à ce qui paraissait un élan décisif. Dans cette ambiance hétéroclite, barbouzes, militants politiques et citoyens «neutres» échangent sur la prospective de cette phase de la vie la nation. Dans l’esprit des conversations qui meublent les espaces publics de la ville de Bafoussam, il appert que le «chassement», terme abondamment usité dans certains milieux politiques n’a pas conforté la promesse des fleurs exhibées. Souvent, entre deux propos, les causants invoquent le statu quo des privilèges existants. Sur la toile au débit fluctuant, le militantisme semble muet. Faute rejetée aux opérateurs téléphoniques qui ne donnent aucune explication. Pourtant, ils sont présumés faire le jeu du gouvernement dans l’atonie que connaissent les réseaux sociaux. Au crépuscule de ce 22 septembre 2020 à Bafoussam, la vie suit son cours.

Certains éléments des forces de l’ordre regrettent bien le temps où ils matraquaient du manifestant. Dans les faits, la nuit reprend ses droits dans la ville au moment où nous allons sous presse. Brouhaha des lieux de plaisirs et effluves des grillades prennent le pas sur l’ambiance lourde de la veille. Fin d’un épisode porté par les acteurs politiques de tous bords. Sous le regard d’un peuple observateur.

Joseph OLINGA N

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