Cameorun – Marche du Mrc: Des journalistes interpellés à Yaoundé

Lindovi Njio

Alors qu’ils étaient sur le terrain pour la collecte de l’information, Lindovi Njio, Rodrigue Ngassi, Tah Mai Jarvis, Tebong Christian, Polycarpe Essomba, Fabrice Siewe et bien d’autres, ont été tous interpellés.

Même si certains ont été libérés en fin de matinée, d’autres restent gardés à vue. La presse camerounaise a mal à cause des menottes qui l’épinglent au quotidien et qui empêchent les journalistes de faire librement leur travail, en toute sécurité et en toute sérénité. Les professionnels des médias rompus à la tâche et soucieux de relayer la bonne information à l’égard des masses populaires, ne peuvent malheureusement accomplir leur mission parce qu’ils ont les chaînes autour de leurs plumes, au bout de leur micro et à la façade de leur caméra. Les autorités ne lésinent sur aucun moyen pour sauter sur les journalistes même lorsque ceux-ci se trouvent dans le plein exercice de leur fonction.

Hier encore, six professionnels de média ont été victimes de l’autoritarisme et de la barbarie des forces de maintien de l’ordre. Rendus sur le terrain, à l’effet de collecter des informations afin d’informer l’opinion nationale et internationale par rapport à la marche pacifique annoncée par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et interdite par les autorités de la République, ils ont été interpellés, auditionnés, relaxés pour les uns et retenus pour les autres.

Lindovi Njio cuisiné

C’est le cas de Lindovi Njio, coordonnateur par intérim Centre-Sud-Est de la Nouvelle Expression qui a été interpellé hier matin alors qu’il voulait faire un reportage vivant dans les encablures du domicile du Pr Maurice Kamto qui était quadrillé par les forces de maintien de l’ordre depuis la veille. Avant de s’y rendre, il a, au préalable eu un échange téléphonique aux environs de 09h avec un confrère d’Equinoxe Tv, pour demander le plan de localisation. « Le matin il m’a écrit pour me demander où se trouve le domicile du Pr Maurice Kamto ; je lui ai demandé de prendre un taxi et de demander qu’on le laisse à Enéo Santa Barbara. Et qu’une fois sur place, il devait voir une forte présence des hommes en tenue », révèle Higk Cyrille, journaliste de la chaine bleu.

Visiblement à ce moment-là, Lindovi Njio ne savait pas qu’il se dirigeait volontairement et librement tout droit, sans arrières pensées, dans la gueule du loup. Bien évidemment il ne pouvait se douter de rien puisqu’il voulait juste accomplir son devoir de journaliste. Mais une fois sur le lieu, il a été interpellé et immédiatement conduit dans les geôles du commissariat central no1 de Yaoundé.

Presse en danger ( ?)

Et malgré plusieurs autres tentatives à vouloir le joindre, Higk Cyrille n’a plus réussi à l’avoir au téléphone. « Quelques temps après notre conversation j’ai encore essayé de l’appeler en vain. J’ai déduis qu’on l’a certainement mis aux arrêts », révèle-t-il. Au commissariat central no1 où il a été acheminé, son audition s’est faite en présence de son avocat, Me Emmanuel Simh. Joint au téléphone, ce dernier confirme qu’il a été entendu par le commissaire. « Quand je quittais le commissariat, on m’a promis qu’on devait le libérer parce qu’on n’a retenu aucune charge contre lui », a-t-il souligné.

Mais au moment où nous nous mettions sous presse aux environs de 20h, l’employé du journal de Sévérin Tchounkeu, était encore maintenu au commissariat alors que les 4 autres avec qui il a été interpellé ont été libérés à l’instar de Rodrigue Ngassi, cameraman d’Equinox Tv et Polycarpe Essomba, journaliste officiant pour Radio France international (Rfi).

Tout comme Fabrice Siewe du site d’information le 4e pouvoir, qui a été relaxé après son arrestation à Douala. « Les policiers l’ont interpellé au niveau de Ndokoti alors qu’il était vêtu de son gilet de presse. Mais après avoir filmé ses pièces d’identité, on l’a relaxé 5 minutes après », souligne son directeur de publication, Eric Vareni. Pour l’instant, rien n’explique que le journaliste de la Nouvelle Expression soit toujours entre les mains des flics puisqu’il n’était pas un « marcheur » au moment de son arrestation mais bel et bien un journaliste faisant un travail journalistique dans le strict respect de la déontologie.

Rostand TCHAMI

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