Cameroun: Les zones frontalières toujours en proie à Boko Haram

Soldats Boko Haram

Attentats kamikazes, attaques des localités et des postes militaires, usage des mines entre autre, les terroristes continuent de semer la terreur dans les localités des départements du Mayo-Sava, Logone et Chari et Mayo-Tsanaga.

Dans la région de l’Extrême-Nord, l’accalmie évoquée par les autorités camerounaises suite aux activités terroristes de Boko Haram n’est que de façade. Boko Haram continue ses exactions lâches et barbares dans les localités des zones frontalières du Nigéria voisin. Une recrudescence de la violence qui s’accentue de jour en jour dans le Mayo-Sava, le Logone et Chari et le Mayo-Tsanaga. Et ce, depuis le début de l’année 2020. D’ailleurs la localité d’Amchidé située à la frontière du Nigeria dans l’arrondissement de Kolofata et département du Mayo-Sava vient d’être la cible des terroristes dimanche dernier. Un double attentat kamikaze a coûté la vie à près de 10 personnes civiles et fait 15 blessés. Le communiqué du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph BetiAssomo précise que « Le bilan humain de cette macabre attaque est le suivant : 10 morts civils dont les 02 kamikazes, 14 blessés dont 10 graves. Tous les blessés ont été évacués à l’hôpital de district de Mora ».

La même nuit du dimanche 05 avril aux environs de 18 h, deux militaires de la Force multinationale mixte (Fmm) sont tués dans l’embuscade de Boko Haram au lieu-dit Pont Zigagué sur la nationale N°1 dans le département du Logone et Chari. Il s’agit selon plusieurs sources, de l’adjudant Sali Mahamat, chef de poste FMM de Mada et son adjoint l’adjudant Wambouri. Leurs armes et leur engin emportés par les terroristes. A ces attaques et attentats kamikazes dont celui de Mora perpétrée par une jeune fille et qui n’a pas fait de victime grâce à la vigilance des populations, le mois de mars a également été meurtrier dans le département du Mayo-Tsanaga où en plus des morts, des maisons et des denrées alimentaires sont incendiées. La dernière en date, une centaine de terroristes a attaqué la localité de Toufou, dans le département du Mayo-Tsanaga.

Un homme est tué, les maisons incendiées et l’hôpital saccagé. Selon d’autres sources, trois personnes ont également été tuées dans le même département après une incursion des terroristes dans la nuit du 06 au 07 avril. « Les attaques continuent avec des morts et de blessés. Le phénomène de kamikaze revient dans le mode opératoire de Boko Haram. L’utilisation de mines refait surface et les attaques des localités et des militaires s’accentuent. Il y a lieu de s’interroger sur les méthodes adoptées pour combattre Boko Haram. L’armée n’est pas aussi présente comme il y a peu, les membres de comité de vigilance ne sont pas accompagnés dans leurs actions. Cet ensemble de disfonctionnement des mécanismes profite aux terroristes », indique un membre de la société civile, observateur de cette crise à Mora.

Stratégies

Toutefois, une autorité locale à Fotokol soutient que l’armée est bien présente. « Il y a de moins en moins d’engouement chez les membres de comité de vigilance, peu de volontaire. En plus, ils sont la cible de Boko Haram et ils ne sont pas dotés en matériel. Parfois, ce sont les populations qui cotisent au niveau des check points pour les comités de vigilance. Cette situation ne rassure pas. Il faut que l’Etat revoie leur encadrement et les stratégies à mettre sur pied pour contrer l’ennemi étant donné que l’armée veille », prévient-il. De leur côté, les responsables militaires rassurent. Le lendemain de l’attentat d’Amchidé du dimanche dernier, le général de brigade Bouba Dobekréo, commandant du secteur N°1 de la Force multinationale mixte est allé constater l’ampleur de l’action de Boko Haram et réconforté les populations. Il les a rassurés de l’engagement de l’armée à combattre la nébuleuse Boko Haram. « Traqué par l’armée tchadienne dans le Lac Tchad, Boko Haram va se redéployé vers les zones de frontières camerounaises. Il faut une riposte farouche comme celle menée par le président tchadien Idriss Deby Itno pour les neutraliser », confie une source sécuritaire.

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