Elisabeth Tamajong fait état de ses frustrations dans une correspondance adressée au Chairman de ce parti. [pagebreak]Le quatrième secrétaire général de l’histoire du Social Democratic Front (Sdf), Elisabeth Tamajong, a jeté l’éponge. L’annonce a été faite par le président national de ce parti, John Fru Ndi, le 14 février dernier, au cours d’une session du Comité exécutif national du Sdf, tenue à sa résidence de Ntarinkon à Bamenda. John Fru Ndi a ainsi relayé, à l’endroit de ses pairs du Nec, le contenu d’une correspondance acheminée la veille par la démissionnaire.
Un départ qui a fait l’objet d’un long et épineux débat, en l’absence de Mme Tamajong, qui a indiqué dans sa lettre de démission, qu’elle aurait pu être présente à Bamenda, si elle n’était pas en route pour le Nigeria. Les griefs qu’elle avance, pour motiver son retrait portent, entre autres, sur le fait qu’elle n’est pas consultée quand il s’agit de désigner les membres du bureau et ceux des groupes au Parlement. Elle en veut également à John Fru Ndi de ne pas suffisamment la protéger contre des attaques véhémentes de quelques hiérarques du parti. Tout en indiquant qu’elle restera militante engagée du Sdf, l’ancien Sg émet le vœu que le poste de Sg au Sdf, redevienne électif et non nominatif, comme ce fut le cas pour elle, depuis le congrès de mai 2006 à Bamenda. Relativement à ce départ, selon nos sources, deux camps se sont opposés au Nec. Le premier – minoritaire – a souhaité que le Sdf puisse en découdre, une fois pour toute, avec Mme Tamajong. Le second, -majoritaire – a plaidé pour qu’on mette la pédale douce, en appréciant les prochaines sorties de l’ancienne Sg dans les médias.
En réaction, John Fru Ndi n’aurait pas apprécié, d’après les mêmes sources, la position de la majorité, même s’il a fini par s’y aligner. Toujours est-il qu’à l’issue de ce Nec, le Chairman du Sdf a signé un communiqué de presse, ventilé aux médias : « Le Comité exécutif national a reçu ce jour [14 février 2015] une lettre du Pr Elisabeth Tamajong, présentée par le président national dans laquelle elle déclare sa démission de la fonction de secrétaire général du parti. Le Comité exécutif national accepte cette démission avec effet immédiat », signe John Fru Ndi. Ce dernier renchérit : « tout en la remerciant pour son travail au cours des neuf dernières années depuis sa nomination en tant que Sg du Sdf, le Nec apprécie sa volonté de préserver sa qualité de militante du parti et lui souhaite de poursuivre une carrière politique fructueuse».
En plus de ce dossier, John Fru Ndi n’a pas manqué de tancer le premier secrétaire adjoint à la communication du Sdf, Abel Elimbi Lobé au sujet de sa sortie, jugée maladroite, sur la défunte maire de Douala 5ème, Françoise Foning. A en croire des sources internes au Nec, John Fru Ndi était d’autant plus choqué qu’il s’est levé de son siège pour signifier son indignation. En martelant que « le Sdf est un parti humaniste qui ne saurait s’attaquer à un mort ». Acculé, M. Elimbi Lobé a presque été interdit de parole. Au sujet de la réorganisation des structures de base du Sdf dans le Littoral, le Nec a renforcé les pouvoirs de Jean Tsomelou, président du groupe parlementaire Sdf au Sénat et président d’une commission mise sur pied à cet effet. Il a jusqu’au 30 mars prochain pour achever ladite réorganisation. Dans l’intervalle, il peut proposer des sanctions à prendre contre tout militant récalcitrant. La prééminence de M. Tsomelou est un désaveu à l’endroit du secrétaire national à l’organisation, Ferdinand Asapngu.
Il faut préciser que la suspension prononcée contre trois militants, par un conseil de discipline de la région du Littoral, n’a pas été levée. Il s’agit d’Adolphe Lottin Same (5 ans, 4ème adjoint au maire de Douala 1er), Jean Marc Bouadjo Yepndjo (5 ans, secrétaire régional à l’éducation et à la formation politique) et David Nyassi (6 ans, coordonnateur départemental du Moungo Nord).
Michel Ferdinand, à Bamenda
