Cameroun – Institut de Nkolondom : La Promotion 2013-2020 a des difficultés à exercer

Institut de Nkolondom

Depuis un an, les étudiants diplômés de cette école de médecine ne sont pas reconnus en tant que médecins parce qu’ils n’ont pas encore prêté serment.

C’est un jeune médecin désemparé, déboussolé, qui, après avoir soutenu en septembre 2020, soit un an après à l’Institut supérieur de technologie médicale (Istm) de Nkolondom, parle sous anonymat, des difficultés auxquelles il fait face actuellement. « Je n’arrive pas à trouver un emploi décent car dans différentes cliniques où je me rends, les responsables exigent un numéro d’inscription à l’Ordre national des médecins. Les seules structures qui m’acceptent sont des centres médicaux à clientèle privée du quartier. Les conditions de travail ne sont pas décentes. Actuellement, je suis déjà à la deuxième structure, parce que la rémunération est insignifiante. J’ai honte de donner le montant que je perçois. Cela ne me permet pas de subvenir à mes besoins. A mon âge, je suis encore à la charge de mes parents après avoir déboursé près d’un million pendant sept années d’affilé. Ils sont tristes de me voir trimer depuis plus d’un an aujourd’hui. Je loupe beaucoup d’opportunités d’emplois », dit-il, le cœur lourd.

La prestation de serment le fond du problème

Le seul et unique blocage qui le plonge dans cette situation, c’est la prestation de serment. Depuis septembre 2020, le médecin de 26 ans et ses camarades de la promotion de 2013-2020 n’ont pas prêté serment. Or, tant qu’ils n’ont pas prêté serment selon la tradition d’Hippocrate, un engagement à exercer la profession dans le respect de déontologie et de l’éthique, ces jeunes, bien qu’ils soient diplômés, ne sont pas reconnus comme médecins. Le président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc), le Dr Guy Sandjon hyperbolise en disant qu’un médecin qui n’a pas encore prêté serment est comme un chauffeur sans permis de conduire.

Et c’est dans cette situation que ce jeune et ses camarades de promotion se trouvent. Il affirme que les responsables de l’Istm ont marqué leurs sept années d’accomplissement en leur remettant simplement, au mois de juin 2021, leur diplôme de doctorat en médecine: « C’était comme une remise de bulletin de fin d’année à l’école primaire ». Las, il poursuit : « Nous nous sommes rapprochés de l’école à plusieurs reprises pour savoir pourquoi la prestation n’avait pas eu lieu. Quel est le réel problème ? Jusqu’ici, rien ne filtre ». Rendus au ministère de l’Enseignement supérieur pour en savoir davantage sur qui devrait organiser une prestation de serment pour ces étudiants, nous avons appris d’un responsable qu’: « Il n’y a aucun blocage chez nous au Minesup. C’est un problème technique auquel l’établissement fait face ». Les démarches entreprises pour rencontrer les responsables dudit institut le 14 septembre dernier pour avoir leur version des faits ont été infructueuses. Après insistance, ce jeudi 16 septembre, l’un des cadres de cet institut que nous avons joint au téléphone nous réfère au promoteur pour avoir une date approximative de la prestation de serment. Auprès de l’Ordre des médecins du Cameroun, un étudiant de cet institut avait soumis ce problème lors de la réunion de concertation entre l’Ordre des professionnels de santé et les jeunes médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes. C’était le 11 août dernier. Le Dr Guy Sandjon avait pris l’engagement de régler cette situation. Joint encore au téléphone le 13 septembre pas Le Jour à ce sujet, il a réitéré son engagement à régler la situation au plus vite : « Mon personnel s’active pour résoudre ce problème, comme promis à l’étudiant qui l’a soumis au cours de la dernière concertation avec les jeunes médecins ». Un de ses assistants a par ailleurs affirmé qu’une prestation de serment sera organisée au mois d’octobre prochain. Les étudiants restent cependant dans l’attente.

Guillaume Aimée Mete

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