Cameroun: Gustave Flaubert Kengne poursuivi pour « Hostilité contre la République »

Le directeur de publication du journal « Orientation hebdo » est incarcéré à la prison de Kouogouo-Bafoussam depuis le 29 octobre dernier.

Gustave Flaubert Kengne se perd dans les idées quand il s’engage à répondre à nos interrogations. « Je sais que je suis dans ce pénitencier depuis deux semaines déjà pour avoir distribué des tracts visant à sensibiliser les uns et les autres sur la revendication de toute forme de vol. Quand je dis non à la répression, non au hold-up électoral, ce n’est pas pour une chapelle politique. Nous luttons pour la génération future », explique-t-il en précisant que cette démarche n’était pas une initiative personnelle mais une action de « groupement des médias citoyens » dont il est le coordonnateur. A la question de savoir s’il a engagé un avocat pour la poursuite des procédures, il dit ne pas être intéressé malgré des propositions personnelles initiées par le président régional pour l’Ouest du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. « Le responsable régional du Mrc, accompagné d’un avocat mandatés par le prof Maurice Kamto, sont venus me proposer d’intenter une procédure de mise en liberté provisoire. Mais je n’ai pas jugé utile d’avoir un avocat. Qu’on laisse ces gens faire ce qu’ils ont voulu faire. S’ils pensent briser le moral des populations, qu’ils arrivent au bout de leurs pensées. Même si je suis dehors aujourd’hui, rien ne m’empêchera de faire ce que j’ai à faire. Je suis engagé contre toute forme de vol visant à compromettre la volonté de la majorité. Le juge peut d’office se saisir de l’affaire pour une mise en liberté provisoire », a-t-dit.

« J’ai reçu du régisseur l’ordre de ne plus parler de politique avec les autres pensionnaires. Le régisseur dit avoir reçu de ses collaborateurs le rapport selon lequel je suis en train de dire à qui veut l’attendre que la victoire de Maurice Kamto avait été volée par le système en place. Répondant au régisseur, j’ai réitéré que ma détention ne me prive pas de mon droit d’exprimer mes sentiments par rapport à l’actualité politique de mon pays », déroule un Gustave Flaubert Kengne, déterminé en prison. Incarcéré pour « participation aux hostilités contre la république », il pense que son passage au tribunal militaire est un abus. Ilse félicite du dénouement qu’a connu l’affaire Mimi Mefo, même s’il dit n’avoir eu aucun soutien d’une corporation depuis son interpellation et son incarcération. Pour l’heure, il n’a reçu aucun membre du « groupement des medias citoyens » qui endosse les tracts. Interpellé et incarcéré à la prison de Bafoussam-Kouogouo, il reconnait avoir été appelé à plus de prudence par un membre de sa famille car cité lors d’une rencontre de sécurité dans la Mifi deux semaines avant la présidentielle comme faisant partie de ceux qui se préparaient à semer le chaos au pays après le scrutin.

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