Cameroun: André Siaka pourrait être désigné PCA du groupe Ecobank ce 11 mars à Yaoundé

Le conseil d’administration (CA) d’Ecobank Transnational Incorporated se réunira à Yaoundé au Cameroun, ce 11 mars 2014, afin de discuter des perspectives à court terme (2014), après un début d’année agité, marqué par une situation de quasi guerre interne.[pagebreak] « Le conseil d’administration actuel se doit d’être réuni afin de définir les moyens d’avancer, mais aussi de voir comment seront mises en œuvre les résolutions de l’Assemblée Général Extraordinaire du 3 mars », a expliqué Daniel Matjila, le chef du département investissements au sein de la Public Investment Corporation, le fonds de pension sud-africain, premier actionnaire du groupe avec un peu plus de 18% des parts.

Pour rappel, le plan de gouvernance adopté lors de l’AGE préconise notamment la séparation des départements Finances et Risques, l’élaboration d’une politique de rémunération des directeurs transparente, l’approbation de tous les éléments de la rémunération des administrateurs lors de l’Assemblée générale annuelle, l’élaboration d’un plan annuel d’audit interne des risques qui détaille les ressources et les compétences nécessaires pour mener cet audit, la révision de la composition du comité des risques afin qu’il comprenne une majorité d’administrateurs non-exécutifs et l’évaluation de la prestation du directeur général par le comité en charge de la gouvernance une fois par an au moins.

La rencontre de Yaoundé pourrait aussi être celle de la désignation définitive d’un président du conseil d’administration, l’actuel, le Camerounais André Siaka (photo), assurant l’intérim d’un poste quitté par Kolapo Lawson fin 2013, lorsque la crise au sein du board du groupe avait atteint sa première apogée. «Un comité a été mis en place pour rechercher un président selon des critères bien précis (…) Ce travail de désignation d’un nouveau président se fait en collaboration avec l’International Institute for Management Development de Lausanne (IMD), basé en Suisse», a d’ailleurs récemment précisé sur ce point M. Siaka, pressenti pour le poste. C’était dans une interview accordé au quotidien camerounais Mutations.
Outre la manière dont seront mises en œuvre ses résolutions, le groupe devra se pencher sur l’exercice 2014 qui a déjà débuté et qui a été marqué par un certain nombre d’événements sur le marché des capitaux, notamment en Afrique de l’Ouest. Entre autres, on peut citer l’important succès des banques marocaines, qui entre janvier et mars ont remporté pour le groupe Banque Centrale Populaire, le marché de l’emprunt sénégalais et d’autres marchés en Côte d’Ivoire, tout comme Attijariwafa, qui, dans le cadre de la visite du roi Mohammed 6 a signé quelques accords en Afrique de l’ouest, ou encore BMCE Bank à travers sa filiale Bank Of Africa, qui a mobilisé 180 milliards de FCfa pour le trésor ivoirien.

Les pays de l’UEMOA, on le sait, devront émettre cette année2014 pas loin de 3000 milliards de FCfa d’obligations et les mobilisations de la Côte d’Ivoire ou du Sénégal ne font pas encore le compte, ce qui ouvre des perspectives à ETI. D’un autre côté, le groupe basé à Lomé, au Togo, a toujours affiché son intention de lancer un fonds d’investissements sur des obligations souveraines en devises locales, un projet dont la mise en œuvre pourrait être aussi discutée.

Rappelons aussi, que le groupe grâce à sa filiale kényane a sollicité récemment une licence en vue de l’ouverture d’une branche investissements, avec en ligne de mire, les secteurs énergie et infrastructures en expansion en Afrique de l’est. Enfin il n’est pas à exclure que le Conseil d’Administration d’Ecobank discute de la nouvelle réglementation sur les réserves de liquidités publiques au Nigéria (son plus gros marché), qui sont une contrainte pour le marché local du crédit.

Idriss Linge

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