Burkina Faso: le président Compaoré annonce qu’il quitte le pouvoir

Blaise Compaoré accusé d'assasiné

Le président burkinabé, Blaise Compaoré, a annoncé sa démission dans un communiqué, vendredi 31 octobre, au lendemain d’une journée de contestation qui avait conduit à la dissolution du gouvernement et à la mise en place d’un couvre-feu.[pagebreak] Dans la foulée, le général Honoré Traoré, chef d’Etat-major des armées, a annoncé qu’il assumait pendant la transition les fonctions de chef de l’Etat.
Selon le texte du communiqué signé par Blaise Compaoré, lu par une journaliste à l’antenne de la télévision privée BF1, des élections devraient avoir lieu dans un délai de quatre-vingt-dix jours :

« Dans le souci de préserver les acquis démocratiques, ainsi que la paix sociale (…), je déclare la vacance du pouvoir en vue de permettre la mise en place d’une transition devant aboutir à des élections libres et transparentes, dans un délai maximal de quatre-vingt-dix jours. »

Dans son communiqué, Blaise Compaoré estime également avoir « accompli [son] devoir, ayant pour seul souci l’intérêt supérieur de la nation ». Il appelle également « l’ensemble des citoyens au calme. »
L’annonce par le colonel Boureima Farta, représentant de l’armée, du départ du chef de l’Etat a déclenché une explosion de joie de milliers de manifestants qui s’étaient à nouveau rassemblés en masse vendredi à Ouagadougou pour réclamer un changement à la tête de l’Etat.

« MAINTENIR LA PRESSION »
La veille, M. Compaoré avait annoncé la mise en place d’un gouvernement de transition jusqu’à la fin de son mandat. Sa promesse de ne pas se représenter n’avait contenté ni les manifestants ni les représentants de l’opposition. L’un de ses chefs de file, Zéphirin Diabré, avait ainsi appelé le peuple « à maintenir la pression en occupant l’espace public », faisant du départ de Blaise Compaoré un passage obligé :
« Le préalable à toute discussion relative à toute transition politique est le départ pur et simple et sans condition de M. Blaise Compaoré. »

M. Diabré avait également dénoncé « une confusion générale au sommet de l’Etat » après que l’armée eut annoncé elle-même la dissolution de l’Assemblée nationale et la mise en place d’un gouvernement de transition pour une durée de douze mois.

Les manifestations se sont développées dans la capitale après la tentative du gouvernement de procéder à une modification constitutionnelle qui aurait permis à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat après vingt-sept ans au pouvoir. Au moins quatre personnes ont été tuées dans les manifestations jeudi — plus de trente selon l’opposition — après que les locaux de l’Assemblée nationale et ceux de la télévision publique eurent été saccagés.

La France a salué la démission du président burkinabé et a appelé à « la tenue rapide d’élections démocratiques » dans le petit pays sahélien en crise.

 

Le Monde

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