L’une a été présidente de transition et l’autre, un baron du régime devenu opposant.[pagebreak]Ça été un weekend noir pour le landerneau politique camerounais. D’abord, le décès de l’ancienne présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, âgée de 72 ans. Magistrate de profession, Rose Francine Rogombé a occupé, 6 ans durant, les fonctions de président du Sénat, de 2009 à 2015. Elle était actuellement sénatrice du 1er arrondissement de Lambaréné, dans le Moyen-Ogooué (Centre), après avoir été remplacée au plateau par Lucie Milebou Aubusson, épouse Mboussou, le 27 février 2015. Née le 20 septembre 1942 à Lambaréné, elle était diplômée de la faculté de droit de Nancy. Revenue au Gabon, elle sera ensuite appelée au gouvernement comme secrétaire d’Etat chargée de la Promotion féminine.
Puis sa carrière politique ne cessera de s’enrichir : d’abord comme conseiller municipal de la commune de Lambaréné, ensuite comme sénatrice et enfin présidente de la Chambre Haute du parlement gabonais. Surtout, l’histoire retiendra que Rose Francine Rogombé a été présidente de la République gabonaise par intérim, pendant cinq mois environ, de juin à octobre 2009, à la suite du décès du président Omar Bongo Ondimba. Le décès de Mme Rogombé intervient cinq mois après le rappel à Dieu de son époux, en fin novembre 2014.
Ensuite, le décès, le 12 avril 2015, du candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2009 (il avait été déclaré 3ème), André Mba Obame avait été hospitalisé en Afrique du Sud où il a été opéré d’une « sciatique paralysante et hyperalgique » qui l’obligeait à marcher avec une béquille. Après ces premiers soins, le dernier ministre de l’Intérieur d’Omar Bongo, candidat autoproclamé élu président en 2011, avait tenté un retour triomphal à Libreville le 11 août 2012, après 13 mois de convalescence passés entre l’Afrique du sud et la France.
En 2013 sa santé qui n’avait pas fini de se détériorer l’a obligé à quitter le pays une seconde fois . Depuis cette date, le secrétaire exécutif de l’Union nationale avait disparu de la scène public et n’avait plus donné de signalement. On le disait vivant reclus dans une villa au Niger où il serait allé se soigner chez des tradi-thérapeutes d’un « mal mystérieux ».
La dernière image que le public a eu de lui, est celle d’un André Mba Obame physiquement très diminué, dans un fauteuil roulant, fin avril 2014, lors de la Canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, à la basilique Saint-Pierre de Rome. Pour autant, nombreux de ces partisans annonçaient son retour prochain au Gabon, jusqu’à l’annonce de sa mort par des sources concordantes.
Sylvain Andzongo
