Whisky frelaté: La ruée vers le whisky en sachet

Whisky en sachet

Le gouvernement camerounais a décidé d’interdire le commerce du whisky en sachet et en bidon pour raison de santé publique.

Selon un arrêté conjoint du ministre de la Santé publique, du Commerce et celui de l’Industrie, signé en septembre 2014, la vente de ces liqueurs nocives devait s’arrêter depuis septembre 2015 puisque les producteurs locaux avaient 24 mois pour se conformer à cette règlementation et épuiser leurs stocks. Cinq années plus tard, le whisky en sachet est toujours présent dans les rues et auprès des vendeurs. La clientèle ne manque pas non plus. Plus que toute autre couche sociale, au Cameroun, les jeunes (écoliers, élèves, étudiants, travailleurs ou non, filles et garçons, « benskineurs »…) ont tôt fait de ravir la vedette de la consommation du scotch en sachet aux personnes âgées. Une option périlleuse quand on sait tous les
risques et infections liés à l’alcool, surtout d’origine incertaine et de qualité douteuse. En ville comme au village, c’est la même ambiance et le même niveau de consommation du whisky en sachet par les jeunes.

N’éprouvant aucune honte ou des qu’en dira-t-on, l’on rencontre aujourd’hui des écoliers, collégiens et étudiants qui vident à grande gorgée des sachets du « Lion d’Or », de « King Arthur » et surtout la dernière trouvaille dont le nom de baptême à lui seul fait secouer des bulles : le bien nommé « Tombo ». Les plus galvanisés ont fait de ces breuvages une posture de prestige. D’ailleurs, les points de vente jonchant les établissements scolaires et universitaires ne désemplissent pas. Pendant que le professeur dispense le cours, les plus ennuyés ou dépossédés se retirent et font un tour chez le boutiquier ou le vendeur de cigarettes d’à côté pour se ravitailler à cœur joie. Ces nouveaux disciples de Bacchus vont même jusqu’à organiser des compétitions de la consommation de cette boisson frelatée.

Certains forment de petits clubs dans les établissements scolaires. Dans ce cafouillage qui se déroule au nez et à la barbe du Gouvernement (complice), le Messager fait une incursion dans ce monde où la mort se vend à vil prix mais aussi pour remarquer que l’interdiction du whisky en sachet vient s’ajouter a beaucoup d’autres produits interdits par des autorités a l’instar de la vente de l’eau en sachet, des médicaments de la rue, l’emballage plastique… Bienvenue au pays des contraires !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *