Un acte d’une barbarie inouïe vient d’ensanglanter la ville de Bamenda. Yufemo Aslem, professeur de géographie et propriétaire d’un débit de boissons, a été sauvagement assassiné hier soir à Bambili, dans la périphérie de Bamenda. Selon les témoignages recueillis, l’enseignant a été extirpé de son établissement par des hommes armés identifiés comme des séparatistes ambazoniens, puis exécuté en présence de sa femme et de ses enfants, contraints d’assister à cette scène traumatisante.
Violence Nord-Ouest : la terreur continue à Bambili
Ce drame s’inscrit dans une série d’exactions qui continuent d’endeuiller la région du Nord-Ouest, malgré les tentatives répétées de restauration de la paix.
M. Aslem, qui avait précédemment enseigné à Nkambe avant d’ouvrir son commerce à Bambili, est devenu la dernière victime d’un conflit qui s’enlise depuis plusieurs années et qui a déjà fait des milliers de victimes.
Ce meurtre témoigne de la persistance des violences dans cette partie du pays, où les populations civiles sont prises en étau entre les forces de défense et les groupes armés non étatiques.
« Ces assassinats ciblés visent à instaurer un climat de terreur parmi les populations et à dissuader quiconque de reprendre une vie normale dans ces régions », explique un expert en sécurité qui a requis l’anonymat pour des raisons évidentes.
La brutalité particulière de cet assassinat, perpétré devant les proches de la victime, marque une escalade dans les méthodes d’intimidation utilisées par ces groupes armés.
Les autorités locales n’ont pas encore réagi officiellement à ce meurtre, mais des sources sécuritaires indiquent qu’une opération de recherche des coupables aurait été lancée dans la zone.
Ce tragique événement ravive les inquiétudes concernant la sécurité des enseignants dans les régions anglophones du Cameroun, déjà fragilisée par de nombreuses attaques contre les établissements scolaires et le personnel éducatif.
Yufemo Aslem laisse derrière lui une famille traumatisée et une communauté sous le choc, qui réclame justice et protection face à cette recrudescence de violence aveugle.
Le Syndicat des Enseignants du Cameroun devrait prochainement publier un communiqué pour dénoncer cet acte odieux et appeler à des mesures urgentes pour protéger le corps enseignant dans les zones à risque.
Pensez-vous que les stratégies actuelles de résolution de la crise anglophone sont suffisantes face à cette escalade de violence contre les civils?