L’expansion de l’Otan vers l’Est et l’établissement de lignes de démarcation en Europe ne sont nécessaires qu’aux États-Unis, et non aux Européens, qui devraient devenir autonomes et régler les problèmes de sécurité de leur continent eux-mêmes. C’est ce qu’a déclaré lundi le vice-président du Conseil de la fédération (chambre haute du parlement russe), Konstantin Kossatchev.
« L’expansion de l’Otan vers l’Est au cours des deux dernières décennies est une idée profondément transatlantique et tout aussi profondément antieuropéenne. Finalement, les lignes de démarcation en Europe ne sont nécessaires qu’aux États-Unis. Nous, Européens, n’en avons pas besoin. L’Europe et le monde entier sont au bord d’une crise que les diplomates russes comparent déjà à celle des missiles de Cuba. J’espère qu’on n’y arrivera pas, mais la tendance est défavorable », a-t-il écrit sur son compte Facebook.
Le sénateur a souligné que les Européens, qui sont membres de l’Alliance, se sont retrouvés sous la pression des Américains, loin d’être indépendants. « Les Européens n’apprécient pas ce qui se passe, mais ils n’osent pas admettre la fausseté de la stratégie de sécurité de l’Otan. La seule façon de sortir de la situation critique actuelle, à mon avis, c’est de revenir à l’idée européenne telle que décrite dans la Charte de Paris de 1990. Mais il faut discuter cette idée sans les Américains avec leurs pactes tels que QUAD et Aukus », a-t-il noté.
« Nous, Européens, sommes assez nombreux pour régler seuls les problèmes de notre région: militaires, énergétiques, sociaux et même politiques », a ajouté Konstantin Kossatchev.
Le vice-président du Conseil de la fédération a appelé à tirer « des leçons des espoirs non réalisés des années 1990 ». « La Russie l’a déjà fait il y a longtemps et est prête à participer à la mise en œuvre des stratégies véritablement européennes, sans ingérence destructrice de l’extérieur », a-t-il résumé.