Le corridor Douala-N’Djamena entre dans une nouvelle ère stratégique. Le 28 avril 2025, le Port autonome de Douala (PAD) et le Conseil des chargeurs tchadiens (Coc-Tchad) ont officialisé un protocole d’accord historique visant à révolutionner le transit des marchandises entre les deux pays. Signé dans la cité économique camerounaise par les Directeurs généraux respectifs, Cyrus Ngo’o et Hamid Djoumna, cet accord quadriennal renouvelable promet de transformer radicalement les échanges commerciaux entre les deux nations voisines.
Facilitation commerce transfrontalier : les avantages concrets qui vont tout changer
Les bénéfices de cette coopération dépassent les simples déclarations d’intention.
« Ce protocole instaure un cadre de concertation permanent entre les deux parties », explique Joseph Nguene Nteppe, chef de division de l’analyse, de la prospective et de la coopération au PAD, en détaillant les engagements pris.
L’accord s’inscrit dans le prolongement de la Convention bilatérale Cameroun-Tchad du 13 avril 1999 sur le transport et le transit routier des marchandises, mais va considérablement plus loin en établissant des « terrains d’expérimentation » pour simplifier les procédures douanières et portuaires.
Pour le Tchad, pays enclavé dont plus de 80% des échanges extérieurs transitent par le Cameroun, cet accord représente une bouffée d’oxygène économique. Le Port de Douala Bonabéri constitue désormais officiellement la principale porte d’entrée de l’économie tchadienne.
Les mesures phares incluent l’application d’une tarification préférentielle pour les opérateurs tchadiens, la simplification systématique des formalités, et la mise à disposition prioritaire des ressources au bénéfice des chargeurs tchadiens.
Le PAD s’engage à réduire significativement les délais de transit, une préoccupation majeure pour les entreprises tchadiennes qui subissent des contraintes logistiques considérables.
Cette signature symbolise l’engagement des deux pays à renforcer leur coopération sous-régionale, dans l’esprit de la facilitation du commerce défendue par les accords de l’hinterland.
La cérémonie s’est déroulée en présence d’Auguste Mbappe Penda, Directeur général du Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC), de représentants du secteur portuaire camerounais, d’opérateurs économiques et d’autorités diplomatiques tchadiennes.
Le Coc-Tchad, de son côté, s’engage à privilégier le dialogue avec le PAD pour toutes les préoccupations rencontrées par les chargeurs tchadiens, à sensibiliser ses membres de manière permanente sur les procédures et avantages du corridor camerounais, et à œuvrer pour l’accroissement continu du trafic tchadien via le port de Douala.
Une antenne permanente de représentation du PAD à N’Djamena sera également mise en place pour faciliter les échanges et trouver des solutions rapides aux préoccupations des opérateurs économiques tchadiens.
Pensez-vous que cet accord pourra effectivement réduire les délais d’acheminement des marchandises vers le Tchad, un problème récurrent depuis des décennies ?
