Le Cameroun s’apprête à entrer dans la cour des grands producteurs miniers africains. Les premières productions de la mine de fer de Lobé-Kribi seront disponibles dès les premiers mois de 2026, propulsant le pays au rang de puissance minière régionale. L’entreprise chinoise Sinosteel, qui développe ce projet stratégique, a annoncé des tests pilotes de fer concentré pour le quatrième trimestre 2025, lors de la visite du ministre par intérim des Mines sur le site. Une avancée majeure qui promet de transformer l’économie de la région Sud.
Mine fer Kribi : les infrastructures impressionnantes déjà opérationnelles
Le chantier avance à un rythme soutenu malgré les défis techniques.
« Nous avons relevé tous les défis. Le projet de fer de Lobé-Kribi est d’une grande envergure. Je suis fier de voir les équipes camerounaises travailler ici », a déclaré Fuh Calistus Gentry, ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, lors de sa visite le 28 avril 2025.
La zone de traitement et de concentration du minerai bourdonne déjà d’activité. La première unité de concentration est en cours de construction avancée, pendant que la zone de stockage du minerai brut est déjà fonctionnelle.
Des engins impressionnants s’affairent sur le site, déplaçant d’énormes quantités de terre pour extraire le précieux minerai. « La mise en production de la mine de Lobé-Kribi est une réalité », s’est enthousiasmé le ministre après avoir assisté à la décharge du minerai dans la zone de stockage.
Le projet prévoit de produire quatre millions de tonnes de concentré de haute teneur en fer dès 2026. Sinosteel envisage ensuite d’extraire 10 millions de tonnes à 33% de teneur, transformant le Cameroun en pays minier de premier plan régional.
L’entreprise chinoise a également prévu la construction d’une centrale à charbon pour alimenter le site. Une solution qui, selon les experts, reste moins coûteuse dans ce contexte équatorial, malgré l’impact environnemental potentiel.
Les ressources sont estimées à 632,8 millions de tonnes de minerai, et la production augmentera de 60% par an. Au Mont Mamelle, dans la localité de Campo (département de l’Océan), d’autres gisements pourraient fournir jusqu’à 500 millions de tonnes supplémentaires.
Cette exploitation industrielle représente un investissement considérable, avec des retombées fiscales importantes pour l’État camerounais. Les impôts et droits communs, combinés aux impôts spécifiques du secteur minier, devraient générer une contribution de 0,5% du PIB, soit environ 850 millions de FCFA annuels.
Le projet emploie également de nombreux travailleurs locaux, des mineurs aux ouvriers en passant par les maçons qui s’activent à lever les murs des installations diverses sur le site.
Pensez-vous que cette exploitation minière pourra véritablement transformer l’économie du Sud Cameroun, comme le pétrole l’a fait pour d’autres régions du pays ?
