Intervenant dans une radio de la place, le Pr émérite de philosophie exaspéré et indigné du fait des tripatouillages et micmacs qui ont entachés le recrutement des Docteur PhD, demande au Président de la République de sévir.
Le « vieux » fustige sans ambages tous les responsables de cette forfaiture qui à ses yeux est un véritable crime de lèse-majesté. Dans l’esprit de l’ordonnateur du recrutement spécial des Docteurs PhD, dans les différentes universités du pays, en l’occurrence le Président de la République, il était question d’offrir une chance au plus anciens qui de surcroit sont sur le coup de la limite d’âge. Malencontreusement, le Ministre d’Etat, chancelier des ordres académiques et ses compères de la primature sont passés outre la volonté du « créateur », pour ne faire qu’à leurs têtes. Toute chose qui en d’autre temps aurait été impensable selon le Pr Sidjoun Pokam.
Pour s’en féliciter, il raconte que le défunt Président Amadou Ahidjo avant son départ avait ordonné le recrutement de 1500 enseignants dont il faisait partie de la commission chargée de procéder à la sélection. En dépit des pressions qui venaient de toutes parts, Ils se sont acquitté de cette tâche avec satisfecit et sans anicroche.
Pour justifier l’entourloupe, l’organe délibérante a mis en avant l’équilibre régional. En outre à chaque fois que la liste allait d’une commission à l’autre, les noms étaient soustraits et d’autres ajoutés. C’est ainsi que ceux qui venaient à peine de soutenir leur thèse ainsi que d’autres qui n’avaient même pas constitué de dossier se sont retrouvés dans la liste définitive, au détriment des docteurs jouissant de plusieurs années d’expérience. L’exemple le plus patent est celui cette mère de trois enfants, le Dr Lekane Vomo Brigitte graduée en science politique à l’université de Yaoundé II Soa, et bénévole de travaux dirigés (TD) dans l’université éponyme depuis 12 ans. Plusieurs fois recalé, et proche de la limite d’âge qui est de 45 ans, cette dernière en guise de mécontentement a voulu mettre un terme à sa vie en ingurgitant une substance mortelle.
S’il ne s’agit là que d’un cas isolé, il faut souligner à grand trait que c’est près de 327 docteurs qui sont sous le coup de cette incurie désobligeant. Une bonne partie de ses savants campent depuis samedi dernier à l’esplanade du Ministère de l’Enseignement Supérieur, où ils dorment à la belle étoile, observent une grève de fin et menacent de se suicider. Le Ministre d’Etat lui-même enseignant de rang magistral et chancelier des ordres académique a intérêt à trouver une solution à ce problème qui plane au-dessus de sa tête comme l’épée de Damoclès.