Santé, droits de l’homme et économie en couverture des journaux camerounais

Hôpital malade, rapports délétère avec des partenaires au développement sur fond d’accusations d’atteintes aux droits de l’homme, économie en mode veille sont au cœur des préoccupations des journaux camerounais parus jeudi.

En cette Journée mondiale à lui consacrée, Le Jour se penche sur la situation, toujours aussi alarmante, du paludisme devenu un problème de santé publique dans le pays en dépit d’importants moyens financiers, logistiques et humains engagés.

Au chevet du département de la Santé publique depuis le début de l’année, Défis Actuels affirme qu’au-delà des multiples affections dont souffrent les patients, c’est en réalité les hôpitaux eux-mêmes que Manaouda Malachie veut «guérir» du mauvais accueil, de la mauvaise prise en charge des malades ou encore de la vétusté du plateau technique.

Le ministre, explique la publication, a entre autre mis en place un numéro vert afin de permettre à chaque Camerounais de participer à l’amélioration des formations sanitaires en dénonçant les abus et toutes sortes de fraudes, une approche qui s’inscrit dans une série de réformes s’inscrivant en perspective à la mise en œuvre de la couverture santé universelle, encore en gestation.

Davantage, le bihebdomadaire focalise sur un entretien avec le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Seidou Mbombo Njoya, qui dans un long entretien explique le choix de l’équipementier français Le Coq Sportif pour habiller les sélections nationales, les conflits de légitimité qui minent l’instance, la participation du pays à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) égyptienne, une compétition qu’il aurait dû accueillir cette année.

Et de blâmer certains acteurs ayant transformé les tribunaux en terrain de football, ce qui a causé un préjudice énorme au football national sur le plan de son développement et même de son financement : «Il ne s’agit pas seulement de tout l’argent qui a été dépensé pour les procédures, mais aussi des fonds qui ne sont pas arrivés à cause de l’instabilité institutionnelle.»

Un gros chiffre, il y en a en couverture d’Émergence concernant la China Electric Engineering Corporation (Cneec), constructeur du barrage hydroélectrique de Mekin (Sud) d’une puissance installée de 15 mégawatts et qui réclame le paiement d’une enveloppe supplémentaire de 10 milliards de FCFA à l’État au titre des travaux initialement non prévus, une enveloppe finalement réduite de moitié par les parties.

Cette nouvelle polémique, fait observer Le Financier d’Afrique, intervient à l’heure où l’offre énergétique reste particulièrement déficitaire dans le pays, plombant de fait la croissance économique et bien d’autres projets de développement.

L’équation semble au moins difficile, semblent répondre en écho Défis Actuels et Émergence : le Cameroun croule actuellement sous un endettement de l’ordre de 4844 milliards FCFA, composé de 72,1% de dette extérieure, 26,3% de dette intérieure et 1,7% de dette avalisée, le besoin d’endettement nouveau de l’État, y compris les appuis budgétaires pour le triennat 2019-2021, étant pour sa part estimé à environ 3307 milliards FCFA.

Et ça ne semble pas s’arranger sur le front des crises sociopolitiques, soupire la deuxième publication citée, reprenant à son compte les propos du président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés, Chemuta Divine Banda, pour qui l’application des libertés publiques reste «inaccessible» au Cameroun.

Cette charge contre le gouvernement, rappelle The Guardian Post, intervient au moment où plusieurs partenaires au développement, avec en première ligne les Nations Unies et l’Union européenne, pressent le pouvoir de Paul Biya d’engager le dialogue, aussi bien avec l’opposition politique que les sécessionnistes qui sévissent dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Dans le journal satirique Le Popoli, ceci se traduit par une caricature caustique en couverture, représentant le chef de l’État dans une posture effarée et s’écriant : «Qualifier ma démocratie avancée de ‘’démocrature’’, n’est rien d’autre que de la déstabilisation !»

Heureusement, semble se satisfaire le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, il reste le Royaume-Uni dont le haut-commissaire à Yaoundé, Rowan James Laxton, reçu la veille en audience par le président Paul Biya, a réaffirmé le soutien de son pays dans le cadre de la recherche de solutions aux crises humanitaires et sécuritaires qui secouent son pays.

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