Procès Martinez Zogo au Cameroun : Un premier round électrique et controversé

tribunal militaire de Yaounde

Le très attendu procès de l’assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo s’est ouvert ce lundi 25 mars 2024 dans une ambiance survoltée au tribunal militaire de Yaoundé. Retour sur une première journée riche en rebondissements et en passes d’armes entre les différentes parties, qui augure d’un procès explosif.

Une salle d’audience sous haute tension

Dès 8h30, une foule compacte se pressait devant le tribunal militaire de Yaoundé pour assister à ce procès hors normes qui passionne et divise le Cameroun. Journalistes, médias, société civile, familles et proches des 17 accusés : tous voulaient être aux premières loges de ce rendez-vous judiciaire historique, plus d’un an après l’assassinat sordide du journaliste Martinez Zogo.

Mais entrer dans la salle d’audience relevait du parcours du combattant avec un impressionnant dispositif sécuritaire et l’interdiction des téléphones et objets d’enregistrement. Quand l’audience démarre finalement à 10h30, la salle est pleine à craquer. La tension est palpable.

Des inculpés VIP lourdement armés

Parmi les inculpés stars : l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et le patron du contre-espionnage camerounais Maxime Eko Eko. Des poids lourds aux moyens colossaux qui alignent une véritable armada d’avocats de renom. Eko Eko à lui seul en a huit, dont deux internationaux ! Amougou Belinga est défendu par quatre ténors du barreau dont Me Charles Tchoungang.

La surprise du jour, c’est l’arrivée du journaliste Bruno Bidjang, également inculpé, avec 2h de retard sur les 16 autres accusés. Il a les mêmes avocats que Amougou Belinga. De quoi alimenter les spéculations sur une éventuelle connivence.

Des débats houleux et des demandes chocs

Pendant près de 4h, on assiste à des débats enflammés et des passes d’armes musclées entre les différents avocats. Le camp Amougou Belinga plaide pour une retransmission télé du procès, mais les conseils de Eko Eko veulent carrément le huis clos !

Me Charles Tchoungang, avocat de Amougou Belinga, va jusqu’à émettre des doutes sur l’identité de la dépouille de Martinez Zogo, niant à son épouse Diane Zogo sa qualité de veuve. Des propos « indécents » et « inhumains » qui scandalisent Me Félicité Ziefman, avocate des ayants droit du journaliste assassiné.

Un tribunal et des magistrats dans le viseur

La composition du tribunal fait aussi polémique avec des magistrats soupçonnés de « deals » avec des personnalités au sommet de l’État comme le ministre Laurent Esso. La magistrate Mme Happi Tiani est particulièrement visée par les rumeurs.

En fin d’audience, le procès est renvoyé au 15 avril pour que le tribunal tranche les demandes des parties, notamment sur les listes de témoins. Mais une chose est sûre : ce premier round judiciaire électrique n’est qu’une mise en bouche d’un procès explosif qui pourrait secouer le Cameroun jusqu’au sommet de l’État. Les révélations fracassantes risquent de pleuvoir dans ce dossier aux multiples zones d’ombre. Le feuilleton ne fait que commencer…

Simon Kamga pour 237online.com

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