Préavis de grève à la Sic: Le personnel épingle Ketcha Courtès

Celestine courtes

Le président de la Confédération syndicale des Travailleurs du Cameroun (Cstc), Célestin Bama, a adressé, le 26 octobre 2020, au ministre du Travail et de la Sécurité sociale, une correspondance portant en objet « préavis de grève ». Le Conseil d’administration avec à sa tête le ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès sur le gril.

Le climat social à la Société immobilière du Cameroun (Sic) se désagrège au jour le jour. Un doigt accusateur est pointé sur le président du Conseil d’administration, Célestine Ketcha Courtès, comme principale responsable de cette ambiance délétère qui prévaut aujourd’hui à la Sic. Les mots ne manquent pas au président de la Confédération syndicale des Travailleurs du Cameroun (Cstc), Célestin Bama, dont les plaintes des représentants des travailleurs en fonction à la Sic inondent ses parapheurs, pour le dire au ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Les plaintes des syndicalistes, travailleurs à la Société immobilière du Cameroun (Sic) s’opposent à la violation de leurs droits et intérêts par le Conseil d’administration. Il s’agit : de « la dilution de la part des actions réservées aux employés de la Sic par le Conseil d’administration en irrespect de la loi Ohada ; de la mise dans les tiroirs du Conseil d’administration du statut du personnel de la Sic révisé conformément à la convention C144 de l’Oit sur les consultations triparties, de la loi N°92/007 du 14 août 1992 portant Code du travail au Cameroun, de la convention collective nationale du commerce à laquelle la Sic a adhéré et des pratiques positives du travail décent ; de la menace du Conseil d’administration qui pèse sur l’octroi du 13ème mois aux employés de la Sic en cette fin d’année 2020. » Or, à en croire certains syndicalistes de la Sic que nous avons approchés, Célestine Ketcha Courtès fait la sourde oreille à toutes ces revendications. Pour ces syndicalistes, s’agissant du paiement du 13ème mois, au lieu de faire la fuite en avant, madame le Pca qui a infiltré la Sic aurait pu se rendre compte que les comptes de la Sic sont suffisamment approvisionnés, contrairement à ce qu’elle brandit ostensiblement comme contre-argument.

Aujourd’hui exaspérés, les représentants du personnel sont ainsi déterminés à faire entendre leurs voix face à ce qui frise le mépris à leur égard. « Considérant le mutisme du Conseil d’administration de la Sic, malgré les multiples saisines faites par le délégué du personnel, les responsables syndicaux de la Sic et même de la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (Cstc) ; Constatant que cette attitude du Conseil d’administration n’est autre que la fermeture de la porte du dialogue social, de la concertation et de la libre négociation, seuls outils nécessaires pour l’augmentation de la production en qualité et en quantité comme souhaité par son Excellence Monsieur Paul Biya, président de la République et chef de l’Etat du Cameroun, les travailleurs de la Société immobilière du Cameroun (Sic) vous informent de ce qu’ils observeront un sit-in à la direction générale de la Sic à Yaoundé du lundi 09 novembre 2020 dès 06h du matin jusqu’à résolution de leurs revendications. » Voilà qui est dit. Des indiscrétions glanées auprès des syndicalistes font savoir qu’en guise de réaction à leurs revendications contenues dans la correspondance du président de la Cstc, le Pca aurait plutôt choisi de faire diversion en balançant une fumante correspondance à la présidence de la République. Passons.

« FRÈRES DU VILLAGE »

Seulement, pour certaines langues qui se délient au sein du personnel de la Sic, l’ambiance délétère aujourd’hui décriée au sein de l’entreprise remonte à l’époque de l’ancien Dg, Gabriel Bengono, qui avait érigé le tribalisme en mode de gestion du personnel de la Sic. Un clan composé de certains de ses « frères » faisait alors la pluie et le beau temps au quartier Hippodrome à Yaoundé. Mis à l’écart entre autres pour cette gestion du personnel au faciès, l’arrivée de Célestine Ketcha Courtès comme Pca de la Sic aura plutôt contribué à renverser cette tendance. Outre-passant ses limites et comme nous l’indiquions déjà dans l’une de nos éditions antérieures, elle s’immisce de manière intempestive dans la gestion quotidienne de l’entreprise. Ce qui a fini par donner des ailes à ses protégés « frères » et « sœurs » du village « lésés » sous Gabriel Bengono. Une omniprésence qui dilue tous les appels à l’apaisement lancés par la nouvelle équipe dirigeante à la Sic aujourd’hui entre le marteau et l’enclume des 2 clans.

Selon des langues qui se délient au sein des syndicalistes en poste à la Sic, il n’est pas rare de voir madame la Pca débarquer à la Sic pour savonner la planche à quiconque ose s’attaquer à un de ses protégés. Le nom d’un certain Gilles Yomsi Sime, bombardé sous-directeur des Moyens Généraux alors qu’à la fin de sa période d’essai, il s’en est sorti avec une note de 9/20, insuffisant pour avoir droit à un recrutement dans les normes, revient sur toutes les lèvres. Contre vents et marrées, ce « frère du village » (neveu ?) de Célestine Ketcha Courtès veut être imposé comme cadre à la Sic et ceci, au grand dam du personnel qui crie au népotisme. Tout ceci, apprend-on, alors que son dossier n’a pas été porté régulièrement porté à l’attention de la 124ème session du Conseil d’administration de la Sic du 25 août 2020. Un cas parmi tant d’autres à l’origine de ce climat social délétère aujourd’hui décrié à la Sic. Une grève telle qu’annoncée dans les tout prochains jours pourrait-elle changer ces écarts managériaux de madame le Pca ? Wait and see !

LA NOUVELLE N° 565 du lundi 2 novembre 2020

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