Pénétrante Est foirée de Douala: Nganou Djoumessi accusé pour rien

Ce n’est pas le ministre des travaux publics qui a attribué le marché de construction de la pénétrante Est de Douala aux entrepreneurs sans pelles ni Caterpillar.

Quand ça ne va pas comme à Douala, c’est le nom d’Emmanuel Nganou Djoumessi qui est roulé dans toutes les boues, à cause des entreprises qui proposent le moins cher, que le ministère des marchés publics a pendant longtemps aimé avant la nomination d’Ibrahim Talba Malla.

Tout recoupement fait au ministère des travaux publics, MINTP et au ministère des marchés publics, MINMAP, le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi avait raison de s’étonner sur le CV de l’entreprise qui construit la pénétrante Est de Douala le 6 août dernier. Selon un haut cadre du ministère des marchés publics, « Le ministre des travaux publics est maître d’ouvrage un peu comme un exécutant… C’est le ministère des marchés publics qui sélectionne les entreprises et leur confie les marchés…Les travaux publics contrôlent l’exécution des travaux sur le terrain… Donc on massacre le ministre Nganou pour rien… ». A l’immeuble Emergence, on reproche au ministre Nganou Djoumessi de beaucoup se taire au lieu de beaucoup communiquer pour éviter ce qu’on appelle là-bas les fausses accusations contre le ministère des travaux publics.

Entreprises incompétentes et fantômes

Malgré la bonne volonté qui anime le ministre des travaux publics et ses collaborateurs à veiller sur le bon déroulement des chantiers routiers au Cameroun, ils sont trahis sur le terrain. Le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi fait face au « phénomène d’entreprises fantômes sans pelles ni Caterpillar… Elles présentent des costauds dossiers au ministère des marchés publics qui leur attribue les marchés de route, mais elles passent leur temps à louer jusqu’aux pelles, faut de matériel dans leur parking », indique un spécialiste des Bâtiments et Travaux Publics à Yaoundé.
D’après lui, « la faute vient du ministère des marchés publics qui ne juge les entreprise soumissionnaires des marchés que sur papier…
les travaux publics sont acculés pour rien dans cette affaire… ». A ce jour, trois grands chantiers routiers souffrent de ces tares au Cameroun : Pénétrante Est de Douala, Batchenga-Ntui-Yoko-Lena, Ngaoundéré-Garoua. Les entreprises à qui le MINMAP a attribué les marché n’ont ni engins ni expertise. Elles louent presque tout pour tenter de réaliser les travaux sur le terrain, dans un forcing inadmissible.

L’affaire des devis du moins-disant

En Français facile, et dans le secteur des marchés publics, moins disant signifie, celui qui a proposé le devis le moins cher. Voilà donc ce qui tue la réalisation des chantiers routiers au Cameroun. Dans l’épisode de la pénétrante Est de Douala, on a appris que c’était RAZEL qui avait soumissionné. Mais les férus du moins cher ont déclaré que RAZEL est trop cher. Aujourd’hui tout a capoté à cause du moins cher. C’est le ministère des travaux publics qui est saccagé mondovision. Un adage très populaire dit, « Le moins cher coûte cher ». On constate que sur tous les chantiers à problèmes, le ministère des travaux publics est obligé d’intervenir pour coller ce qu’il y à coller, quand les autres ont réussi à tout gâter.

Urgence d’une mission de contrôle du matériel des entreprises qui gagnent les marchés

S’il n’existe pas, il est urgent d’en créer : Une mission de vérification de tout le parc du matériel dont dispose toute entreprise qui veut gagner un marché public. Cela va permettre d’éviter les tensions que l’on vit aujourd’hui sur les chantiers. Il s’agit d’un risque. Le fait de confier les marchés aux entreprises inaptes sans matériel. La mise sur pied d’une telle structure logée au PM ou à la Présidence de la République viendrait sauver nos routes et d’autres édifices. Et surtout mettre fin aux interminables accusations contre le ministère des travaux publics, devenu le mur de toutes les lamentations.

Paul Ngouaré Kindji, Réalités Plus. N°0055, 16 août 2019

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