Paludisme : Curiosités autour d’un vaccin

Mosquirix

Le «Mosquirix», vaccin promu par l’Organisation mondiale de la santé présente un taux d’efficacité de 30 pour cent après quatre prises.

«Le vaccin antipaludique pourrait être un complément important aux stratégies de lutte actuelles.» Ainsi est apprécié le «Mosquirix» vaccin présenté depuis quelques jours comme la solution à la lutte contre le paludisme qui fait deux millions de contaminations et cause plus de 600 mille décès par an en Afrique. Le rapport des recherches commandées et financées par Glaxo Smith Kline biological (Gsk) et Path malaria vaccine initiative (Miv) renseigne que le vaccin RTS, S/AS01 (nom clinique du vaccin) existe depuis l’année 2014. Résultats des essais réalisés dans onze pays africains entre 2011 et 2012. Si l’étude souligne la nécessité d’un vaccin pour éliminer le paludisme en Afrique, elle révèle aussi que «Actuellement, il n’existe pas de vaccin antipaludique homologué, mais RTS,S/AS01 le vaccin candidat antipaludique le plus avancé fait actuellement l’objet d’essais cliniques de phase trois chez les nourrissons et les enfants dans sept pays africains.» La même étude indique que l’efficacité vaccinale varie entre 12 et 18 mois, selon les sujets.
Les résultats rendus publiques par Glaxo Smith Kline biological et Path malaria vaccine initiative indiquent que chaque personne ayant reçu les quatre doses prévues présente un taux innocuité d’environ 30 pour cent au cours des 18 mois suivant la prise du vaccin. Cette efficacité se réduit à 10 pour cent dix ans après. «L’efficacité du vaccin contre le paludisme grave chez les enfants est de 34 à 41 pour cent. Chez les nourrissons l’efficacité contre le paludisme clinique est de 27 pour cent.» La même étude signale également la survenue de nombreux cas de méningite après la prise des doses vaccinales. Des cas liés à «l’inflammation des tissus tapissant le cerveau et la moelle épinière chez les participants à l’essai recevant le RTS,S/AS01 que chez ceux recevant le vaccin témoin.»

Assainissement et mesures préventives

Médecin en service à la délégation régionale de la santé pour le centre, le Docteur Ambroise Stephane Zang explique à cet effet qu’il est difficile à l’heure actuelle d’éradiquer le paludisme seulement avec la chimio prophylaxie et la vaccination. «L’éradication du paludisme passe par l’assainissement de notre environnement.» La même source préconise l’éradication de l’agent transmetteur du paludisme en aspergeant les habitations avec des insecticides et en dormant sous des moustiquaires imprégnées. Des praticiens qui proposent l’utilisation généralisée des mesures préventives et l’intensification des traitements à base d’artemisine. «Un traitement antipaludique efficace qui, depuis l’année 2000, a réduit la charge mondiale du paludisme de 45 pour cent dans tous les groupes d’âge et de 51 pour cent chez les enfants.» souligne le Docteur Ambroise Stephane Zang Dememe qui souligne que «le Mosquirix est un dérivé d’une protéine d’une forme infectante du plasmodium recombinée à un antigène de surface de l’hépatite B. »

Au plan commercial, «l’homologation» du vaccin Mosquirix par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), sept ans après sa découverte met en jeu de gros intérêts financiers. «Pour l’instant, souligne une source sous anonymat, les bailleurs de fonds proposent de financer la production et la distribution du vaccin à hauteur de 80 pour cent. Les 20 pour cent restant seront déboursés par les Etats sollicitant les doses vaccinales.» Une offre qui fait suite aux difficultés d’accès aux médicaments pour la prise en charge des formes graves tandis que l’offre en produits sanguins se raréfie.

Joseph OLINGA N.

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