Nord-Ouest/Sud-Ouest : Campagne électorale sous haute sécurité

campagne rdpc a bamenda

Dans les régions anglophones, le porte à porte a été préféré aux meetings grand public.

Malgré le renforcement du dispositif de sécurité déployé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest en proie à une crise socio-politique
depuis trois ans, la prudence reste de mise. Des bandes armées se revendiquant du mouvement sécessionniste anglophone multiplient des menaces et intimidations en vue d’empêcher la bonne marche du processus électoral. Les candidats prennent ces menaces au sérieux et ne prennent aucun risque.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) qui lançait sa campagne électorale à Bamenda pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février prochain a choisi l’hôtel Ayaba au lieu d’un espace plus ouvert comme la place des fêtes ou la maison du parti de Bamenda. Présidé par Philemon Yang, l’ancien Premier ministre, ce meeting de lancement s’est déroulé sous très haute sécurité.

United Democratic Party (UDP) d’El Hadj Lawane Bako, a aussi lancé sa campagne dans un hôtel de Bamenda. Dans le Sud-ouest, la place des fêtes de Buea a servi de cadre au lancement de la campagne électorale du RDPC dans cette région. Ce meeting était présidé par un autre ancien Premier ministre, Peter Mafany Musonge. Mais le fort déploiement des forces de défense et de sécurité n’a pas permis de mobiliser beaucoup de militants apeurés par les menaces des sécessionnistes.

Contrairement à plusieurs partis politiques en lice dans ces régions, qui semblent avoir jeté l’éponge, le RDPC poursuit ses meetings programmés dans le Fako, la Meme et la Manyu. Des équipes de campagne du parti au pouvoir dans le Lebialem, un des épicentres de la crise, devraient délocaliser leur campagne à Dschang et Fongo-Tongo dans la région de l’Ouest où vit une forte colonie de déplacés de la crise anglophone. Face à cette situation, les candidats ont opté pour une campagne de proximité. Le porte à porte leur permet ainsi d’échapper à la furie criminelle des bandes armées déterminées à prendre en otage les deux régions et à saper le processus électoral en cours.

Quid du vote au matin du 9 février 2020 ?

Avec le concours des autorités administratives, ELECAM a opté pour la mise en place de centres de vote hautement sécurisés qui comprendront plusieurs bureaux. Les troupes en opération dans ces deux régions ont été renforcées pour sécuriser le processus électoral, mais la prudence reste cependant de mise.

Christophe Mvondo

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