Double scrutin du 9 février 2020: La dernière ligne droite

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Plus que cinq jours et ce sera le très célèbre 9 février 2020, le jour dit, pour le saut qualitatif du double scrutin législatif et municipal de la modernisation assumée du Cameroun.

Et comme de bien entendu en pareille circonstance, il s’en trouve toujours qui se saisissent de ces opportunités pour reprocher à Dieu de ne leur avoir donné que 32 dents, comme tout le monde. Aussi entend-on monter, Çà et là, différents cris appelant au boycott, pour les dix mille raisons que l’on sait, pour celles que l’on ne sait pas, mais surtout, pour celles qu’il est loisible d’imaginer. L’observateur aura cependant beaucoup de mal à retenir sa curiosité.

L’on se souvient, en effet, que depuis la veille des indépendances, aux lendemains de ces dernières, mais davantage encore, depuis le soulèvement du Vent de l’Est, plusieurs générations de camerounais se sont battues, se battent encore, pour un Cameroun véritablement indépendant, avec des populations aux commandes de leurs propres affaires. Cela a été tant et aussi bien que la Constitution de 1996 est restée longtemps le symbole vivant de l’aboutissement de ce combat, en ce qui concerne, notamment, la mise œuvre de la décentralisation, laquelle consacrait le
retour des populations aux affaires.

Etonnant donc aujourd’hui, à l’heure du sacre ou de la consécration, que tant de personnes, soudain, soient ci peu prêtes. Ici et là, l’on s’entend dire que le ciel n’est pas assez bleu, que de lourds nuages pèsent sur la participation populaire, parce que le Code électoral est ceci, parce que l’instrument organique des élections est cela, tant que le soleil ne se lèvera pas à l’Ouest, ou que la poule se contentera de picorer sans dents… finalement, tout cela fait bizarre et peut légitimement pousser à la question desavoir, que veut-on, que voulait-on depuis toutes ces années de lourd et coûteux combat ?

Face à l’inexplicable, l’on prendra, volontiers, le raccourci du compréhensible, pour aboutir au seul endroit possible, c’est-à-dire, incapable ! L’on consent ainsi à admettre que le disque de la victoire volée s’étant vrillée durant la dernière présidentielle, et les prochaines élections locales se prêtant peu à l’enfumage de la jactance Méphisto-mediatico-juridique, restait un seul refuge suffisamment Secure pour l’internationale de la manipulation collective, c’est le boycott actif. Et chacun appréciera !

Évidemment qu’une telle situation n’est pas sans interpeler le camp d’en face, celui de ceux qui se sont engagés pour ces élections. Candidat ou électeur, le boycott entonne pour tous comme un cantique de rupture d’où sortira la nouvelle mesure de crédibilité pour l’ensemble de leur système politique, et ils doivent agir en conséquence.

Car, et contrairement à certaines angoisses, le pire n’est pas dans le boycott. Il fera déjà sa part de ravages. Mais le vrai risque qui pèse sur la suite des événements d’aujourd’hui et de demain, c’est bien l’habitude de l’esbroufe, une certaine tradition d’insouciance, teintée de félicité protégée, dans les rangs mêmes de ceux qui se revendiquent du camp des institutions. Attention, aujourd’hui est déjà différent : demain pourrait être complètement nouveau, et pour tous. Le 9 février, il faudra confirmer !

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