Nkongsamba : Le nouveau Maire peut-il sortir la ville de l’impasse ?

Ville de Nkongsamba

Bien que Frédéric Nzoki Epoh, le tout premier maire élu de la ville de Nkongsamba, ait la volonté et la compétence nécessaires pour bien mener sa mission, les défis qu’il doit relever pour que la ville retrouve ses lettres de noblesse sont énormes.

Elu le 03 mars, Frédéric Nzoki Epoh le nouveau maire de la ville de Nkongsamba a dû constater dès sa prise de fonction l’état de dépérissement de la commuté urbaine de Nkongsamba qui, à la faveur de la loi du 24 décembre 2019 portant code général des collectivités territoriales décentralisées, à changer d’appellation. En lieu et place d’un Délégué du Gouvernement, c’est le maire de la ville ou le super maire, comme ça se dit dans les quartiers qui tient désormais les clefs de la ville. En dehors de l’appellation, il faut également dire que la marge de manœuvre des supers maires est moins à l’étroit que celle de leurs prédécesseurs, du moins si l’on s’en tient au nouveau paradigme de la décentralisation.

S’il est évident que Frédéric Nzoki Epoh, en vertu de la loi du 24 décembre 2019 aura plus de coudé franche pour mener à bien la mission qui est la sienne, force est de constater qu’il n’aura pas la tâche facile, loin s’en faut. Il aura fort à faire. Tout d’abord la mairie qu’il a héritée est criblée de dette qu’il faudra solder. Sur les 250 millions de dette que compte la communauté urbaine de Nkongsamba, près de 183 millions sont revendiqués par les communes d’arrondissement.

Elles ont besoin de cette argent pour se déployer sur le terrain. Monsieur le maire aura de ce fait l’impérieuse obligation payer cette dette, pour ne pas plomber l’action des maires des communes d’arrondissements. Pour le reste des 250 millions de dette ce sont les prestataires de services qui seront à ses trousses, conjoncture économique oblige.

Sur un tout autre plan, le maire de la ville de Nkongsamba, jadis troisième ville du Cameroun mais qui aujourd’hui tire le diable par la queue du fait de la chute vertigineuse de son seul produit de rente, le café, devra puiser dans ces tripes et dans ses méninges, afin de trouver les moyens de sortir Nkongsamba du gouffre abyssal dans lequel elle a plongé depuis des décennies. Pour cela, Il faudra accroître considérablement l’assiette fiscale, toute chose qui ne sera pas aisé quand on sait que l’essentiel de population de cette ville cosmopolite tire ses revenus principalement de l’agriculture.

Pour mémoire il faut souligner que Nkongsamba a connu son âge d’or grâce au café, la seule culture de rente source de richesse de sa population. Aujourd’hui, pratiquement toutes les usines à café sont fermées (Gorzouniac ; Tsouvelos ; Yimo Timothée ; Ngako…), occasionnant par ricochets des milliers de perte d’emploi. Les champs quant à eux ont été tout simplement abandonnés. L’exode vers les villes plus prometteuses, a vidé Nkongsamba de sa population.

À peine cinq mois après sa prise de fonction Fréderic Nzoki Epoh est d’ores et déjà confronté à de sérieux problèmes qui nécessite une intervention urgente. Le cas spécifique des inondations au quartier 5 ‘’As deux pont’’ et 8 en dit long. Il faut également dire que Nkongsamba est une vielle ville défraîchie qui de surcroît manque presque de tout : infrastructures sportives, salle de spectacles.

En outre les marchés sont à reconstruire et les routes abîmées ont besoin d’être refaites. Dans un contexte d’accélération de la décentralisation, on espère que le nouveau maire de la ville de Nkongsamba qui manifestement à la volonté et la compétence requises mettra tout en œuvres pour que la mythique ville de Nkongsamba retrouve ses lettres de noblesse.

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