Municipale 2020 : les sous-préfets proclament les résultats en lieu et place de Elecam

Elecam Cameroun

Aucune loi ne donne cette prérogative aux chefs de terre.

Alors que l’organe chargée de l’organisation de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral et référendaire au Cameroun, en l’occurrence Elecam, est suffisamment mis en mal par son accointance trop visible avec les pouvoirs publics, le fait pour les sous-préfets d’avoir proclamé récemment le résultat des élections municipales est venu jeter un pavé dans la marre. Démontrant à suffisance, s’il en était encore besoin, que l’absence de toute transparence et d’équité dans le jeu démocratique au Cameroun, n’est pas une vue de l’esprit.

En effet, le mercredi 12 février 2020, les résultats du double scrutin dernier ont été rendus public, notamment pour ce qui est les élections législatives. Pour le cas du département du Mfoundi où votre journal en ligne 237online.com a assisté à la proclamation dans certaines circonscriptions électorales, quel n’a pas été l’étonnement et la surprise des uns et des autres, de constaté que ce sont les chefs de terre, à savoir les sous-préfets, qui lisaient les résultats. Dans un premier temps certains ce sont dit que Elecam, avait voulu donner plus de solennité à l’évènement en laissant le soin à l’autorité administrative de promulguer les résultats. Mais que nenni ! toute vérification faite, le document que lisait les sous-préfets portait l’entête de la sous-préfecture, et en bas la signature du sous-préfet lui-même. Comment le résultat des élections pouvait-il porter la signature d’un sous-préfet ? sans être juriste, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’aucune loi ne donne cette prérogative aux chefs de terre. Par conséquence, il s’agit là d’une violation flagrante de la loi.

Par ailleurs quand on sait que tous les sous-préfets qui sont des membres de fait du RDP, ont pris part aux meeting organisés par celle-ci, il est presque évident que les dés sont pipés à l’avance. On n’est donc pas surpris que les partis de l’oppositions se plaignent que les résultats tels que déclinés par les sous-préfets ne concordent pas avec le contenu des procès-verbaux qu’ils ont en leur possession. Plusieurs partis ont d’ailleurs saisi la cour constitutionnelle, laquelle malheureusement est aussi inféodé au RDPC. Le contentieux post-électoral, des élections présidentielles est là pour nous le rappeler.

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