Modestine TCHATCHOUANG: « Je suis bamiléké et je n’aime pas les tribalistes »

Nous sommes tous d’accord sur un point, notre pays va mal, mais en quoi la pauvre maman Bulu qui vend les bâtons de manioc en bordure de route pour nourrir ses enfants est-elle responsable de l’échec de notre pays?

Même si nous pouvons spéculer sur le fait qu’il en a favorisé l’éclosion, s’il y’a une seule chose dont on ne peut pas et à titre personnel accuser le président Paul Biya, c’est du tribalisme. En 37 ans de règne, il n’a rien fait pour favoriser les ressortissants de sa propre communauté. J’ai visité le SUD entier et des fois, j’avais l’impression d’être dans un autre pays tellement s’était différent de ce que j’avais vu jusque-là.

La région du Sud est la plus enclavée de notre pays, pas de route, pas d’école, pas de centre hospitalier. C’est ce que Dr Charles Ateba Eyene de regrettée mémoire appelait le “PARADOXE DU PAYS ORGANISATEUR “.

Si on admet que Paul Biya a ruiné notre pays, c’est bien avec la contribution et la participation des bamileké. Si on doit donc tenir les Bulu pour responsable de notre sous développement, les bamileké doivent autant partager les responsabilités.

La région des grasfields est d’ailleurs et de loin la mieux développé du Cameroun. On peut spéculer sur le fait que les bamileké ont le pouvoir économique et s’organisent eux-mêmes à construire leur région, mais on ne peut pas dénier le fait qu’ils aient bénéficié des largesses du Président de la république.

Je trouve donc complètement malsain de pointer un doigt accusateur contre un groupe ethnique juste parce qu’il a eu le malheur ou le bonheur de venir de la région natale du président.

Vous reprochez aux Biyaistes de supporter le Président Paul Biya par affinité tribale, n’est-ce pas exactement la même chose que vous attendez des bamileké? En quoi êtes-vous donc différent d’eux? Pensez-vous que j’aimerai un jour qu’on me tienne pour responsable de l’échec de notre pays si un bamileké prenait le pouvoir et gérait mal?

LA HAINE APPELLE LA HAINE

Vous vous plaignez de ce que les Bulu vous appellent les porcs, mais à votre tour, vous les appelez les voleurs, les fainéants, les paresseux etc, dont il y’a un équilibre parfait en matière d’insultes que je n’ai jamais encouragé et personne n’a plus des raisons de se plaindre.

LE CAMEROUN C’EST AU MOINS QUATRE ÈRES GÉOGRAPHIE

Il n’ya pas que les bamileké et les Bulu dans ce pays. Il y’a aussi les Bassa’a, les Mbamois, les Toupuries, les Pygmées, alors bamileké, Bulu taisez-vous, on vous a déjà trop entendu, laissez les autres camerounais respirer avec la haine et le tribalisme que vous mettez chaque jour en exergue.

NOUS SOMMES FATIGUÉS DE VOUS, DE GRÂCE, LAISSEZ LES CAMEROUNAIS RESPIRER

Je suis Bamileké et je n’aime pas les Bamileké qui méprisent les Bulu ; tout comme je n’aime pas les Bulu qui méprisent les Bamileké, ou les Nordistes qui méprisent les Basa’a et vice-versa. J’ai la haine pour les haineux d’où qu’ils viennent, c’est pourquoi JE SUIS EN GUERRE TOTALE contre une franche de ma propre communauté haineuse en ce moment, il en est ainsi même si c’est l’enfant de ma mère. C’est pourquoi, j’ai du mépris à lire les Tchounang, les Nguekam, les Tchoufack, les Kenfa, les Talla, et autres m’insulter sous mes publications sans jamais apporter le moindre argument pour me contredire. OUI, POUR VOUS J’ÉPROUVE JUSTE DU MÉPRIS ET DE LA PITIÉ FACE À L’ÉTROITESSE DE VOTRE CERVEAU.

On ne va pas à la conquête du pouvoir en terrorisant le peuple qu’on aspire gouverner, en quelle langue faut-il vous le dire? Ce que vous faites ce n’est pas la politique, mais une autre forme de sorcellerie.

Un Bulu n’a pas des raisons de penser que le pouvoir c’est leurs choses, vous n’avez non plus les raisons de penser que vous y avez droit en terme d’absolue, il faut convaincre le peuple d’avoir une meilleure offre que ce qu’il a en ce moment…LA POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE EST DÉPRIMANTE. La pauvre maman de Sangmelima doit tout autant être convaincu comme la maman bamileké qu’il y aura un changement dans sa vie si vous prenez le pouvoir.

ET VOUS SEMBLEZ LOIN DE COMPRENDRE CES ENJEUX

Au Cameroun, je suis partout chez moi. D’ailleurs je suis née et grandi dans le centre. Il est judicieux de condamner le Bulu qui demande à un bamileké à Sangmelima de rentrer chez lui, CAR LE CHEZ LUI C’EST OÙ? Mais tout autant, l’homme bamileké doit également cesser de voir le monde en Black and White, pointer le doigt accusateur contre le pauvre Bulu qui ne demande qu’à vivre paisiblement comme étant la source de ses malheurs.

JE SUIS BAMILEKÉ MAIS TOUT AUTANT QUE LE BULU TRIBALISTE, LE BAMILEKÉ TRIBALISTE ME RÉPUGNE, QU’IL SOIT À LA QUÊTE DU POUVOIR OU UN SIMPLE POUSSEUR DANS LA RUE.

RESSAISISSEZ-VOUS!

Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou, Fille de la république

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