Médias : Comment les journalistes sont intimidés au Cameroun

Greve des journalistes

Durant ces dernières semaines, des journalistes ont été interpellés et gardés à vue arbitrairement dans l’exercice de leur fonction.

48 heures déjà que la journaliste Mimi Mefo est écrouée à la prison centrale de New-bell. Elle y est pour « atteinte à la sureté de l’Etat », d’après le motif qui lui a été signifié par le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Douala. Joseph Olinga quant à lui, y a échappé belle jeudi 08 novembre 2018. L’affaire du journaliste chef d’agence du quotidien Le Messager à Bafoussam (Ouest) a été renvoyée au 13 décembre 2018 pour défaut de témoins et de plainte. Interpellé par les éléments du groupement de la gendarmerie nationale de Bafoussam le samedi 03 novembre 2018, il est gardé à vue après avoir été roué de coups. Ce n’est que 48 h plus tard qu’il sera mis en liberté provisoire et convoqué au tribunal jeudi le 08 novembre. Dans un communiqué de presse, le journal Le Messager parle des circonstances de son arrestation : « le journaliste après une journée de reportage, s’est rendu en compagnie de sa collègue syndicaliste Elisabeth Benkam et son collègue du Messager Donat Suffo, dans un lieu de divertissement, notamment un cabaret de la capitale de la région de l’Ouest prendre la température en ces temps de tensions politiques … »

Tout comme ces journalistes, beaucoup d’autres ont été interpellés et gardés à vue dans l’exercice de leur fonction. Le dimanche 21 octobre 2018, Josiane Kouagheu, journaliste camerounaise travaillant pour l’agence de presse Reuters est interpellée alors qu’elle couvre une « marche pacifique » (interdite) initiée par le député du Social Democratic Front (SDF), Jean Michel Nintcheu. Elle est détenue toute la journée à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) à Douala avant d’être libérée à la tombée de la nuit. Six jours (samedi 27) plus tard, le journaliste du quotidien Le jour Mathias Mouende Ngamo est lui aussi arrêté alors qu’il couvre la marche de protestation contre les résultats de la présidentielle 2018 par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).

Il va passer près de huit heures à la Division régionale de la police judiciaire du Littoral (Drpjl). Pour ce cas, comme le précédent, les motifs de l’arrestation ne sont pas toujours clairement indiqués.
Soupçonné d’être en contact avec des sécessionnistes, le journaliste Michel Biem Tong a été interpellé par la Sécurité militaire (Semil) pour “apologie du terrorisme” à la suite d’une convocation du colonel Joël Emile Bamkoui. Gustave Flaubert Kengne écroué à la prison centrale de Bafoussam, Michel Kalabassou attendu devant le juge à Yagoua, sont d’autres cas de journalistes qui sont sur la table du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc).

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