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L'ouverture sur le Cameroun

Maurice Kamto au Cameroun dévoile une œuvre musicale chrétienne qui divise profondément la nation

Maurice Kamto religion

L’homme politique se dévoile auteur-compositeur et provoque un tollé

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), vient de créer la surprise au Cameroun en dévoilant un talent inattendu d’auteur-compositeur. Lors d’une méditation pascale organisée à Yaoundé vendredi dernier, l’opposant politique a présenté une œuvre musicale inédite sur la Passion du Christ devant un public restreint. Cette révélation artistique, qui marque un tournant dans la carrière de l’homme politique, a provoqué des réactions contrastées, allant de l’admiration à la vive indignation de nombreux Camerounais sur les réseaux sociaux.

Selon les témoins présents à l’événement, cette composition s’inscrit dans la tradition de la musique classique tout en intégrant des sonorités camerounaises comme le tam-tam et la tambourine. L’originalité de cette œuvre réside notamment dans l’ajout d’une quinzième station au traditionnel Chemin de Croix, une innovation qui n’a pas manqué de susciter des controverses tant sur le plan théologique que politique.

Maurice Kamto compositeur chrétien : la facette cachée qui enflamme les débats identitaires

Cette création musicale, datant apparemment de 2014 mais interprétée publiquement pour la première fois, a été exécutée par l’Ensemble Vocal MBONDI BANTOU dans une version réduite de 30 choristes et musiciens. Joseph Emmanuel Ateba, présent lors de cette soirée, témoigne : « Quand vous croyez connaître Maurice Kamto, il réussit toujours l’exploit de vous sortir un autre visage de lui des plus admirables. »

L’inspiration de cette œuvre serait venue à Maurice Kamto suite à un jeûne rigoureux qu’il s’impose habituellement pendant la période du carême. Cette démarche spirituelle personnelle, désormais exposée publiquement, a immédiatement déclenché une tempête de réactions sur les plateformes numériques.

Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent abondamment. Un internaute particulièrement virulent écrit : « Monsieur le pion de la France, vous postulez comme candidat à l’élection présidentielle au Cameroun avec votre qualité d’étranger ? Le PR Biya s’est battu pour ne pas renouveler les accords coloniaux et vous voulez juste devenir président en bradant notre souveraineté avec vos complices français ! »

Une analyse des commentaires sur Facebook et Twitter révèle que 73% des réactions sont négatives, beaucoup qualifiant cette démarche artistique de « calcul politique » ou d’« appropriation culturelle religieuse ».

Les Camerounais divisés face à l’engagement religieux du leader politique : accusations de néocolonialisme spirituel

Cette controverse s’inscrit dans un contexte plus large de débat sur l’identité culturelle et religieuse au Cameroun. De nombreux internautes dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une imposition de valeurs religieuses étrangères à travers cette œuvre chrétienne.

« Nos ancêtres avaient leurs propres croyances spirituelles avant la colonisation. Voilà qu’un candidat à la présidence nous impose maintenant une vision religieuse occidentale », s’indigne un utilisateur de Twitter comptabilisant plus de 3000 partages.

Un autre commentaire largement relayé affirme : « Kamto trahit nos valeurs ancestrales pour plaire à l’Occident. C’est une honte nationale que de célébrer une religion imposée par les colonisateurs alors que nos rites traditionnels sont négligés. »

Le Forum des Traditions Ancestrales du Cameroun a d’ailleurs publié un communiqué hier dénonçant « l’instrumentalisation politique des religions importées au détriment des spiritualités autochtones ».

Les partisans de Maurice Kamto, quant à eux, défendent cette initiative comme relevant de la liberté d’expression artistique et religieuse. « Est-ce un crime pour un homme politique d’exprimer sa foi ? », questionne un militant du MRC sur sa page Facebook, générant à son tour des centaines de commentaires enflammés.

Cette polémique illustre les tensions identitaires qui traversent la société camerounaise à l’approche des échéances électorales de 2025, où la question de l’authenticité culturelle et de la souveraineté nationale s’invite désormais dans le débat politique par le biais inattendu d’une œuvre musicale religieuse.

Pensez-vous que l’expression religieuse des personnalités politiques devrait rester dans la sphère privée au Cameroun ? La mise en avant de références chrétiennes constitue-t-elle une forme de néocolonialisme culturel comme le suggèrent de nombreux commentateurs ?

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com

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