L’Ukraine n’a pas revu son intention d’intégrer l’Otan. C’est ce qu’a déclaré mercredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI).
Le ministre n’a pas soutenu les dires de l’animateur selon lesquels Kiev avait abandonné les projets d’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. « Pourquoi pas? La question de l’adhésion à l’Otan est inscrite dans la Constitution, a fait savoir M. Kouleba. En outre, la structure de l’Alliance est le mécanisme de sécurité le plus efficace dans l’espace européen.«
« Mais pour intégrer l’Otan, notre désir ne suffit pas. Il faut que l’Alliance le veuille », a souligné le ministre ukrainien. « L’UE a pris une décision historique. Mais nous voyons que depuis le début de la guerre, l’Otan n’a pris aucune mesure pour notre intégration », a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères a refusé d’annoncer ce que le président ukrainien Vladimir Zelenski avait l’intention de dire aux participants au sommet de l’Otan à Madrid. « Écoutez notre président, je ne révèlerai pas son message à l’avance« , a indiqué M. Kouleba.
Il a nié les points de divergence d’approche entre Kiev et Paris. « Je ne peux pas dire qu’il y a eu un malentendu entre nous, mais quand nous entendons quelque chose dont nous ne sommes pas d’accord, nous en parlons« , a-t-il expliqué. « Nous maintenons toujours les échanges de points [de vue] et des relations franches avec le président français Emmanuel Macron« , a-t-il fait remarquer. Selon le ministre des Affaires étrangères, Kiev « apprécie les efforts du président Macron pour parvenir à un consensus nécessaire pour accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’adhésion à l’UE« .
M. Macron a évoqué pour la première fois la création de la Communauté politique européenne (CPE) le 9 mai. Il a déclaré qu’elle devait être ouverte aux États européens partageant un « ensemble commun de valeurs démocratiques« . La coopération dans le cadre d’un tel format ne dépendrait pas du fait que les pays souhaitent rejoindre l’UE, l’ont quittée, n’ont pas l’intention de la rejoindre ou ne sont liés à elle que par des accords économiques. En réponse à la proposition française, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitri Kouleba, a écrit sur Twitter que Kiev n’avait pas besoin de « substituts au statut de candidat ». Selon lui, ces propositions « montrent une attitude inférieure envers l’Ukraine et offensent les Ukrainiens ».