Une décision de justice lui ordonne de déguerpir d’un espace appartenant à des personnes vulnérables au quartier Bonaberi. L’opérateur économique traine le pas.
La sérénité semble revenir dans le quotidien de 700 familles vivant à Bonadale2, aux confins de l’arrondissement de Douala 4eme. La grosse de la décision de justice dument en forme exécutoire du jugement civil n0 005/CIV du 22 janvier 2020 leur a été remise il y’a quelques jours, le 07 mai 2020. Cette décision a aussi été notifiée aux entreprises Quiffeurou, représentée par Peughouia, Littacol, Adic, Soquicam et Camec. Plus intéressant encore est le fait que cette même décision de justice ordonne l’exécution provisoire dudit jugement nonobstant toutes les voies de recours.
La justice dans son rendu constate que les deux sociétés suscitées ont empiété sur le titre foncier n 035522/W appartenant aux ayants droits de Timeu Pascal, tous copropriétaires. La même décision « ordonne le déguerpissement de tout l’étendue de l’empiétement sous astreinte de 15 000 Fcfa par jour de retard à compter de la signification du présent jugement ». Les faits : Un litige foncier dans lequel les sociétés Quifeurou, Camec, sont accusées d’avoir commis des voies de faits en violant systématiquement les droits de propriété des ayants droits de Timeu Pascal, en détruisant des maisons qui ne relevaient pas de l’empiétement de leurs espaces appartenant en toute propriété. Cette affaire a connu un long marathon judiciaire depuis 2012 qui a abouti au jugement civil n0 005/CIV du 22 janvier 2020 donnant raison aux ayants droits de Tmeu Pascal.
Dilatoire
Malgré cette décision, les principaux concernés ont peur d’un autre dilatoire de la part de Peughouia le promoteur de Quifeurou « C’est depuis des années que nous sommes au tribunal pour cette affaire. Chaque fois, il a trouvé des moyens pour faire renvoyer le procès. Et même jusque-là, toutes les décisions de justice ont été rendues en notre faveur. Tout au long de cette affaire, beaucoup de décès ont été enregistrés dans nos rangs, et nous espérons que ces pauvres familles seront dédommagées » Explique Foyet Emmanuel. D’ailleurs, l’on apprend que ces ayants -droits ont été convoqués par le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Bonaberi. « C’est toujours dans la logique de l’intimidation.
Comment comprendre que c’est nous les victimes qui subissions le harcèlement de certaines personnalités. Dans tous les cas, le droit a été dit, la justice a été rendue, nous n’attendons que l’exécution de cette décision de justice, tout en rendant un vibrant hommage aux avocats, huissiers qui sont mobilisés pour notre affaire. » Renseigne Singoue Edouard, avant de prévenir « C’est 700 familles, c’est-à-dire plus de 3500 personnes qui dorment à la belle étoile depuis plusieurs mois à Bonaberi. Nous n’allons pas nous laissez faire, et en appelons à l’aide du Chef de l’Etat… » Les proches de l’accusé (Quifeurou) soutiennent que les agissements des familles concernées ne vont pas empêcher la justice de faire son travail. «
Quifeurou est légaliste. Elle va respecter les décisions de la justice. Pour le moment, on n’en est pas encore là. Croyez-moi, l’affaire est loin d’être terminée… » Rassure un conseil du célèbre industriel.
Dans cette affaire, véritable drame humain, il faut saluer la diligence et l’accompagnement de la Coordination Régionale de la Ligue camerounaise des Droits de l’homme, de la démocratie et la gouvernance (Licamdh-littoral) qui se dit décidé de tout mettre en œuvre pour que ces déguerpis rentrent dans leurs droits. Affaire à suivre.