La publication par les médias australiens d’un SMS du président français Emmanuel Macron adressé au premier ministre australien Scott Morrison est « une étape supplémentaire […] de méthodes très inélégantes et inefficaces » des autorités de ce pays dans le contexte du scandale lié à la rupture du contrat de construction de sous-marins français par Canberra. C’est ce qu’a annoncé à la chaîne CNEWS une source de l’entourage du chef de l’État français.
« Nous avons encore passé une étape supplémentaire dans la pratique par Scott Morrison de méthodes très inélégantes et inefficaces », a souligné l’interlocuteur du média en ajoutant qu’il s’agissait « d’un acte de duplicité qui est quasiment inconnu dans les relations entre gouvernements ». Selon lui, « la fiabilité de Scott Morrison est en cause« .
Il a confirmé l’authenticité du message cité par les médias australiens, mais a assuré qu’il ne signifiait pas que le leader français avait été au courant de la future cessation du contrat. La question du président concernait la mise en œuvre d’une nouvelle étape du contrat par l’entreprise française Naval Group, a précisé la source.
Le quotidien australien Daily Telegraph a publié plus tôt un article citant un SMS adressé par Emmanuel Macron à Scott Morrison. Selon lui, le président français a rejeté le 14 septembre la demande australienne d’un entretien téléphonique et a envoyé au premier ministre australien ce message: « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins? » Selon la source du quotidien, ce SMS confirme qu’Emmanuel Macron était pour le moins au courant des problèmes concernant la mise en œuvre du contrat de construction de sous-marins français pour l’Australie.
Pour rappel, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé, le 15 septembre, la création d’un nouveau partenariat sécuritaire, Aukus. Ainsi, l’Australie envisage notamment de construire dans le cadre de l’accord – à partir de technologies américaines et britanniques – au moins huit sous-marins nucléaires, dont les premiers devraient entrer en service en 2036, et d’équiper ses troupes en missiles de croisière américains. De ce fait, le pays a rompu un contrat sans précédent avec la France, qui a considéré cette décision comme une trahison.