Législatives et Municipales 2020: Quand la frilosité s’empare des députés et conseillers municipaux

Un climat glacial s’est en pris des élus du peuple depuis l’annonce par décret présidentiel, de la tenue des échéances électorales le 9 février 2020.

L’ambiance presque festive des retrouvailles qui a souvent cours à chaque séance d’ouverture des sessions parlementaires, trois mois après, entre les députés, n’a pas été au rendez-vous à l’hémicycle de Ngoa Ekellé mardi 12 novembre 2019. Les langues les plus pendantes habituellement se déliaient à peine. Et pour cause : la peur du verdict des urnes au soir du 9 février explique cette frilosité. Et comme l’a si bien martelé le président de la Chambre basse, le Très Honorable Cavayé Yiguié Djibril, certains députés ne devront plus se retrouver à l’hémicycle au lendemain du 9 février 2020, et donc n’arboreront plus l’écharpe tricolore, vert-rouge-jaune. Finis donc sept ans de vache grasse avec tous les privilèges que leur a procurés le statut de députés de la nation, exceptionnellement pour cette mandature.

La législature qui commencera au lendemain des élections du 9 février s’annonce également avec plein de rebondissements. La présidentielle d’octobre 2018 ayant dessiné le nouveau paysage politique au Cameroun, avec notamment un dynamisme et un réveil de conscience aussi chez les jeunes électeurs que les élus, n’est pas à arranger les affaires ni à rendre le sommeil léger aux vieux briscards qui devront se montrer plus ingénieux pour mériter une fois de plus la confiance des électeurs. Le président du PCRN (Parti pour la Réconciliation Nationale du Cameroun), Cabral Libii, met la barre à 90 députés et 200 mairies, non sans annoncer qu’il sera candidat à la députation.

Le SDF ira aux élections

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), après l’accalmie qui est revenue dans cette formation politique avec la libération, le 5 octobre 2019, du leader Maurice Kamto et d’une centaine des militants, ne se montre pas pour autant affaibli. Au contraire, il se dit plus en force pour remporter le plus grand nombre de sièges aussi bien à l’Assemblée nationale que dans les mairies. Il se montre également menaçant dans les grandes mairies des départements du Mfoundi comme celle de Yaoundé voisine au palais de l’unité à Etoudi.

Le SDF (Social democratic front) du Chairman Ni John Fru Ndi, dont le NEC réuni à Yaoundé le week-end dernier, avait décidé de maintenir « la suspension de ses parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat tant qu’il n’y a pas un signal fort en terme de projet de loi de Yaoundé matérialisant les recommandations du grand dialogue national pour un retour à la paix dans les NOSO », a revu sa position mercredi 13 novembre dernier. John Fru Ndi a enfin appelé ses militants à constituer les listes pour compétir aux Législatives et aux Municipales. Or, le 12 novembre dernier, les sénateurs dudit parti avaient boycotté la séance d’ouverture de la session parlementaire et s’étaient postés à l’entrée du hall. «Notre but ici n’est pas pour les élections. Notre objectif est que les résolutions de Grand dialogue national doivent être appliquées. Ceci est le moment de la vérité. Que nous boycottions ou prenions part aux élections, nos candidats seront d’officie battus. Nous ne sommes pas étrangers aux manœuvres du régime », avait alors déclaré la vice-présidente du SDF, sénateur Emilia Nkeze.

Mais déjà, la session parlementaire a ouvert le bal des dépôts des projets de lois le 13 novembre dernier. L’espoir étant que le projet de loi des Finances pour l’exercice 2020 atterrira le plus tôt possible que les années précédentes.

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