La diaspora mobilisée pour le retour de l’unité du Cameroun

Ophilia Bih

Ophilia Bih, étudiante en anthropologie culturelle et études du développement, membre de la Cellule opérationnelle du Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (Code) et Chapi Augustin alias Big Picha, artiste engagé et membre du Mouvement de février 2008, sur les émeutes qui ont embrasé le Cameroun à cette date, vivent en Belgique.

Ils expliquent leur soutien à la mobilisation du « Black Friday-Vendredi noir au Cameroun ». « Le Black Friday a existé,bien avant la crise dans le NoSo, au sein des organisations de la diaspora combattante camerounaise telles la Fondation Moumié, le CODE ( Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora), le CNI ( Collectif National Contre l’impunité au Cameroun), le Mouvement de février 2008 au Cameroun, qui demandaient tous les vendredi qui précèdent la date du 3 novembre, date de l’assassinat de Félix Moumié, à toute la diaspora, les Camerounais de l’intérieure et des amis de l’Afrique à s’habiller en noir, en la mémoire de Félix Roland Moumié et plusieurs de nos héros indépendantistes », explique Ophilia Bih. L’étudiante se souvient que « La première édition du Black Friday avait eu lieu le vendredi 3 novembre 2006 à l’initiative du Code, suite à la brutalité et l’assassinat par les forces de l’ordre du Cameroun des étudiants de l’université de Buéa ». Un mouvement qui a depuis pris une connotation politique. « Ce mouvement s’oppose à la pérennisation d’un système au Cameroun qui, selon lui, a fait de son maintien aux affaires le seul horizon pour les citoyens.Il regroupe en son sein plusieurs partis politiques de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile ».

Droits de l’homme et libertés publiques en danger »

Pour l’artiste Chapi Augustin plus connu sous le surnom de BigPicha, il s’agit de jouer un rôle de veille sur les fondements de la démocratie. «La violation des droits s’amplifie au Cameroun. Les libertés publiques ont reculé pour laisser la place à l’arbitraire. Un groupe de travail a vu le jour il ya de cela quelques mois et a pour but de lutter pour la défense des droits de l’Homme au Cameroun. Cette dynamique est constituée des membres de la société civile, les organisations de défense des droits humains, les partis politiques, les avocats. Avec comme partenaires, les journalistes spécialisés dans la défense des droits de l’Homme, les membres des familles des victimes de diverses violations. Ils sont tous chapeauté par Stand up for Cameroon ». Il précise : « Je ne suis pas membre de cette dynamique mais, je partage ses idéaux car, partout où les droits humains sont relégués au second plan, je suis présent pour y apporter ma contribution dans la recherche d’une société juste et égalitaire ». La paix et le vivre ensemble sont d’ailleurs au cœur de ses chansons, à l’instar de « Nous sommes fatigués », titre de sa dernière livraison qui évoque l’urgence de la convergence de vues d’une unité d’actions pour un Cameroun meilleure. Cette quête du bonheur pour nos concitoyens est aussi le moteur de l’engagement militant d’Ophilia. « Notre mobilisation, chaque vendredi quand je suis à la maison, c’est de revendiquer les droits élémentaires de santé, d’eau potable, d’électricité pour tous, les libertés individuelles et le retour à la paix dans le NoSo. C’est une manière pour moi et ceux qui, comme moi et le peuple camerounais meurtris, de marquer l’éveil d’une conscience démocratique dans un pays englué depuis plusieurs décennies dans une dictature moyenâgeuse ». L’étudiante et l’artiste pensent que le retour de la paix passe par la libération de tous les détenus de la crise anglophone au Cameroun, l’identification des causes historiques et les évolutions actuelles du « problème anglophone » et définir les stratégies et mécanismes d’un meilleur vivre ensemble.

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