« Vendredi noir » : la diaspora manifeste pour la paix dans le NoSo

Vendredi noir en France

Ce vendredi, comme chaque semaine depuis le début de la guerre dans le Nord-Ouest Sud-Ouest, en 2016, des milliers de Camerounais expatriés, en soutien à nos compatriotes des deux régions anglophones du triangle national, vont s’habiller en noir.

« Pour dire ras-le-bol à cette sale guerre dans le Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun, qui continue de décimer des populations, en particulier les femmes, les enfants et les vieillards qui sont pourtant sacrés en Afrique. Pour dire aussi Stop ! Aux violations permanentes des droits humains. Pour dire enfin « oui » ! à une transition politique effective comme solution à la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et comme moyen de libérer le Cameroun de la dictature Rdpc-Biya et de ses alliés », indique une vidéo d’à peine 1 minute 20, postée en ligne sur les réseaux sociaux et devenue virale. L’élément est accompagné des noms et visages de ces Camerounais, femmes, hommes et enfants, victimes des répressions et autres violences des forces de l’ordre.

« 3.500 morts, 700. 000 citoyens déplacés »

Ils s’appellent Mira Angoung, Etienne Tsama, Moussa Bello, Nana Collins, Thele Membou et les autres… « Arrêtés de manière arbitraire depuis six mois, pour avoir protesté contre la barbarie et les tueries dans les régions du NoSo ou même sans aucun lien avec les évènements qui ont lieu dans ces régions. Pour eux et pour tous ceux qui ont été tués à cause de cette guerre, nous continuons notre protestation silencieuse et non violente. Trop c’est trop ! », martèle encore la vidéo. Selon des Organisations internationales des droits de l’homme, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, majoritairement habitées par des anglophones, a fait plus de 3.500 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.

Et Amnesty International, dans son rapport 2020 sur la situation au Cameroun tire la sonnette d’alarme. « Cette année encore, des atteintes aux droits humains ont été commises par les forces de sécurité et par des groupes armés. Les violences ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes, et la violence contre les femmes est demeurée endémique », conclut le document. Et il est fort à parier que la mort du Cardinal Tumi, le 3 avril dernier, Evêque émérite Douala et autorité morale incontestable mais donc la recherche d’une solution équilibrée quant à la sortie de crise était contestée par les différents protagonistes, n’arrangera rien. Le gouvernement du Cameroun saura-t-il profiter du contexte pour reprendre l’initiative et proposer une solution forte pour ramener la paix et la concorde sur toute l’étendue du territoire national ?

Jean-Célestin EDJANGUE à Paris

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