La BEAC veut davantage encadrer les nouveaux moyens de paiement

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Pour le Comité de stabilité financière en Afrique centrale, qui était réuni hier 09 mai 2017, en session ordinaire au siège de la banque centrale à Yaoundé, ils constituent l’un des risques et vulnérabilités pesant sur le système financier sous-régional.
Les nouveaux moyens de paiement donneraient donc du tournis aux autorités nationales et sous-régionales en charge des questions financières. Pendant que la ministre camerounaise des Postes et télécommunications, Minette Libom Li Likeng annonce par exemple une nouvelle loi pour régir le transfert d’argent vis les opérateurs de téléphonie mobile, le nouveaux moyens de paiement en général inquiètent le Comité de stabilité financière en Afrique centrale. Cette instance créée par le Règlement N0 4 Cemac/UMAC/CM du 02 octobre 2012, avec pour missions de promouvoir la stabilité financière et de prévenir les risques systémiques et, partant les crises financières dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) était hier 09 mai 2017, au siège de la Banque des Etats pour l’Afrique centrale (BEAC) pour la 2e fois en session ordinaire. Et, analysant les risques et vulnérabilités pesant sur le système financier sous-régional, ce Comité, informe-t-on, a constaté que la Cemac demeure confrontée à de nombreux défis liés pour la plupart aux effets de la faiblesse des cours des matières premières sur les finances publiques, et au développement des nouveaux moyens de paiement. Parmi ces nouveaux moyens de paiement, le président du Comité de stabilité financière en Afrique centrale, par ailleurs gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli cite entre autres les transferts d’argent via les opérateurs de téléphonie mobile. Selon Abbas Mahamat Tolli, il va falloir davantage renforcer et encadrer davantage ces nouveaux moyens de paiement. La BEAC, insiste-t-il, doit certes suivre l’évolution de la technologie qui a de nombreux avantages, mais il faut prévenir les effets néfastes de cette évolution technique, éviter les dérapages. En rappel, le Groupement d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) qui fait partir du Comité de stabilité financière en Afrique centrale, avait déjà dénoncé les risques que la finance mobile fait courir à l’Afrique centrale. Parmi ces risques, le Gabac liste par exemple les asymétries d’information. Pour le Gabac, les activités de la finance mobile en Afrique centrale sont sujettes à plusieurs manquements. Car, la variété d’acteurs répertoriés dans cette chaine d’activités (banque, opérateur, agent, marchand, client utilisateur final), n’appréhendent pas tous de la même manière, les risques liés au blanchissement de capitaux et au financement du terrorisme. Cet organe fustige surtout l’attitude des banques, pourtant directement liées aux organismes de régulation, qui ne sont pas toujours bien équipées pour assurer la conformité des activités de la finance mobile chez les opérateurs. Il y va également de leurs agents qui sont souvent peu ou pas avertis, du potentiel d’utilisation frauduleuse de la monnaie électronique, et ne sont pas à même d’effectuer un véritable contrôle de l’identité des usagers. A titre d’exemple, déplore la structure en charge de la lutte contre le blanchiment d’argent, « à la souscription, la photocopie de la pièce d’identité suffit, il n’y a donc pas de moyen de contrôle de son authenticité.», indique-t-elle. En outre, poursuit le Gabac, la volatilité des capitaux, d’un acteur à l’autre, échappe également au contrôle des institutions. Le Gabac regrette aussi le relatif « vide juridique » dans l’espace Cemac en comparaison avec la zone Cedeao, en matière de régulation. L’institution fait savoir à cet effet que les règlements ne comportent pas de réelles obligations contraignantes, ni de mentions sur les rapports entre établissements de crédit et partenaires (contrôle de l’origine des fonds, des objets des transactions, des destinations etc.). En général, « les textes ne sont pas encore en phase avec les objectifs de prévention de blanchiment d’argent et de transactions financières, car il n’y a pas eu d’évaluation portant sur le sujet en Afrique centrale ».

Blaise Nnang

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