Kombo Gbéri : Le Cameroun doit veiller sur ses frontières

Député à l??Assemblée nationale, il décrypte la difficile cohabitation entre le Cameroun et la Rca.Y a-t-il véritablement un problème frontalier entre le Cameroun et la Rca à Garoua-Boulaï ?Les problèmes frontaliers sont récurrents ces derniers temps entre les deux pays. Mais avant il n??y en avait pas puisque les populations voisines, surtout les agriculteurs Gbaya, allaient de part et d??autre de la frontière pour pratiquer l??agriculture. Mais depuis 2001, année du bitumage de la route Bertoua-Garoua-Boulaï,

le problème a surgi lorsque les engins avaient voulu bitumer jusqu??à la frontière. Les autorités camerounaises avaient pris soin d??enlever la barrière de la douane en la remplaçant par des herses afin que le travail se fasse sans heurts jusqu??à la limite.Aujourd??hui, nos frères centrafricains parlent de zone-tampon qui, à notre avis, n??existe pas. En mars 2002, il y a eu une commission paritaire entre Bangui et Yaoundé. Il s??agissait de reconstituer les bornes ayant servi pour la délimitation. Le travail a été fait pendant deux jours mais du côté centrafricain, il y a eu un «coup d??Etat» et les travaux se sont arrêtés. Conséquence, il y a ce drapeau centrafricain qui flotte sur notre territoire. La solution à ce problème passe par la voie diplomatique.En tant que député à l??Assemblée nationale, avez-vous déjà posé ce problème devant à l??hémicycle ?J??ai eu à le poser au ministre de l??Administration territoriale et de la Décentralisation lors des séances de questions orales aux membres du gouvernement. Vous savez, ces derniers temps, le problème de Bakassi a éveillé les consciences et attiré beaucoup d??attention. Le ministre a assuré les députés que le gouvernement veille sur les frontières. Donc le problème de Garoua-Boulaï est bien connu. On attend dont que Yaoundé et Bangui descendent sur le terrain parce que le problème reste entier. Il faut reconstituer trois ou quatre bornes qui séparent les deux pays. En 2002, une première borne a été retrouvée et la commune de Garoua-Boulaï, au moment où j??étais maire, avait à nouveau implanté cette borne mais nos frères centrafricains sont venus la détruire.Est-ce que vous ne pensez pas qu??il est temps pour le gouvernement d??adopter une politique spéciale pour les villes frontalières ?C??est absolument important parce que nous qui vivons ici à la frontière, nous connaissons beaucoup des problèmes, surtout d??insécurité. Si on parle de Bakassi, pourquoi ne parlerions nous pas aussi de Garoua-Boulaï, Ketté, Kentzou et autres? On doit être beaucoup plus attentif aux villes frontalières sans attendre d??abord qu??il y ait un incident comme à Bakassi.Recueillis par S.C.E, Mutations

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