Un cas troublant de harcèlement sexuel inverse secoue Douala. Lilian Sylvestre E., chauffeur de 33 ans, a démissionné le 9 avril d’un poste qu’il occupait depuis 2022, après être devenu la cible d’avances insistantes et de manipulations de la part de l’épouse de son employeur. Cette affaire met en lumière une réalité souvent invisibilisée dans la société camerounaise.
Un piège méthodique tissé pendant l’absence du mari
Le scandale sexuel, révélé par une main courante déposée dans un commissariat de Douala, implique Marlyse Jeannette T., 29 ans et mère de trois enfants, épouse d’Alain Magloire T., un opérateur économique régulièrement absent pour des raisons professionnelles. Comme l’a révélé 237online.com dans son dossier sur les formes invisibles de harcèlement au travail, les situations d’abus de pouvoir touchent aussi les hommes dans des contextes professionnels vulnérables.
Selon le témoignage du chauffeur, le harcèlement a débuté en janvier 2024 et a progressivement escaladé. Le premier incident majeur s’est produit le 4 mai, lorsque Marlyse Jeannette a contacté Lilian en dehors de ses heures de service, prétextant un malaise lors d’une réunion à Bonapriso. Après l’avoir raccompagnée à son domicile à Bonamoussadi (quartier « Denver« ), une averse soudaine a servi de prétexte pour inviter le chauffeur à s’abriter à l’intérieur, en l’absence des enfants partis chez une tante à Deido.
Une escalade méthodique aboutissant à la démission
Rongé par le remords après cette première nuit, Lilian a tenté d’éviter son lieu de travail jusqu’au retour de son employeur. Malheureusement, le harcèlement a repris dès sa reprise de service. En septembre, lors d’un déplacement à Sangmélima où Marlyse représentait son époux à des funérailles, elle a orchestré une nouvelle situation compromettante en prétendant qu’il ne restait qu’une chambre d’hôtel disponible, et en jouant sur la peur d’une agression nocturne pour le convaincre de partager son lit.
La situation a culminé cette semaine lorsque Marlyse lui a envoyé un message explicite: « Comme tu as toujours peur pour rien, le boss va voyager ce week-end pour un mois. Tu auras ton mariage en main ». Face à cette ultime provocation, Lilian s’est résolu à porter l’affaire devant la police et à démissionner, laissant une lettre d’explication au domicile de son employeur.
Selon les dernières informations, Alain Magloire T. aurait expulsé son épouse du domicile conjugal et attendrait l’arrivée de ses beaux-parents pour régler cette affaire qui ébranle son foyer.
Cette histoire bouleversante soulève des questions importantes sur la reconnaissance du harcèlement sexuel envers les hommes dans la société camerounaise, et sur les dynamiques de pouvoir qui peuvent exister même lorsque l’agresseur n’est pas en position hiérarchique directe.