La fête de l’Unité au Cameroun a marqué une étape historique le 20 mai 2025 avec la 53e édition présidée par Paul Biya, fraîchement revenu de sa résidence de Mvomeka’a. Cette célébration exceptionnelle, placée sous le thème « Armée et nation unies pour un Cameroun tourné vers la paix et la prospérité », a révélé des mesures de sécurité inédites et des décorations surprenantes. Un événement qui témoigne des nouveaux enjeux politiques et sécuritaires du pays.
Défilé Cameroun: interdiction totale des portables, révolution sécuritaire
Le défilé civil et militaire, initialement prévu entre 12h et 13h45, s’est finalement déroulé sur près de trois heures avec des mesures de sécurité renforcées sans précédent. « L’interdiction des téléphones portables pour les participants et les invités au défilé puis à la réception au palais de l’Unité » constitue la grande nouveauté de cette édition 2025, visant à prévenir toute diffusion d’images non maîtrisées du président.
Cette édition était marquée par la présence exceptionnelle d’une délégation militaire nigériane forte de 103 soldats, placée sous le commandement du lieutenant-colonel Abdoumalic Souleman. Cette collaboration militaire témoigne du renforcement de la coopération sécuritaire entre Yaoundé et Abuja face aux exactions répétées de Boko Haram.
Paul Biya a profité de l’occasion pour distinguer plusieurs personnalités, en commençant par la première dame Chantal Biya, élevée au grade de chevalier de l’Ordre de la Valeur. Parmi les autres récipiendaires figurent Nelly Dion Ngute, épouse du Premier ministre, promue au grade d’officier, et Véronique Manguetet, épouse du ministre des Travaux publics.
Sur les 369 formations officiellement recensées, seuls neuf partis politiques ont reçu l’autorisation de participer au défilé. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto en a été exclu et a organisé son propre défilé à Dschang.
Plusieurs figures de premier plan étaient absentes, notamment Laurent Esso, ministre de la Justice, actuellement hospitalisé en Europe. Marcel Niat Njifenji, président du Sénat, a également été remplacé par le premier vice-président Aboubakary Abdoulaye.
En guise de contestation à la gestion de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, plusieurs personnalités avaient décidé de boycotter le défilé, notamment Akere Muna, candidat déclaré à la présidentielle.
Cette 43e fête de l’Unité présidée par Paul Biya annonce-t-elle une nouvelle ère sécuritaire pour les célébrations nationales camerounaises?