Les femmes rurales du Littoral, à l’honneur lors de la 30ᵉ Journée mondiale de la femme rurale, vivent une situation alarmante.
Touchées de plein fouet par les changements climatiques et le manque d’accès aux ressources agricoles, elles peinent à maintenir la production vivrière.
« Les récoltes baissent, les sols se dégradent et les crédits bancaires sont quasi inaccessibles », déplore Bertille Philomène Jabea Wadja, promotrice d’une coopérative agroalimentaire à Nlonako.
Face à ces défis, comment ces femmes parviennent-elles encore à nourrir le Cameroun ?
🌾 Littoral Cameroun 2025 : des femmes rurales au cœur de la résilience agricole
Dans le département du Moungo, région du Littoral, les agricultrices font face à des conditions climatiques de plus en plus instables.
Les pluies irrégulières, les longues sécheresses et la destruction des sols perturbent les calendriers agricoles.
« Cette situation entraîne la baisse de la production et la flambée des prix sur les marchés », explique Philippe Essame, responsable d’une coopérative locale.
Selon les prévisions météorologiques, la saison 2025 s’annonce difficile pour l’ensemble du secteur rural.
Les exploitations familiales, pilier de la sécurité alimentaire camerounaise, sont les premières touchées.
💧 Climat, pauvreté et accès limité aux ressources : un triple combat
Au-delà du climat, les femmes rurales du Littoral dénoncent le manque d’accès à la terre, aux crédits et aux équipements modernes.
« Les banques exigent des garanties foncières que la plupart d’entre nous ne possèdent pas », regrette Bertille Jabea Wadja.
Cette inégalité d’accès freine l’autonomie financière féminine et accentue les disparités rurales.
Les crédits agricoles accordés aux femmes représentent à peine 15 % du total national, selon le ministère de l’Agriculture.
De plus, la montée de l’inflation et le coût des intrants agricoles rendent la survie économique encore plus ardue.
« Nous notons une hausse des dépenses sans amélioration des revenus. Beaucoup sont contraintes d’abandonner la culture », poursuit Philippe Essame.
🌍 Une Journée mondiale de la femme rurale sous le signe de la lutte
Célébrée le 17 octobre 2025, cette 30ᵉ édition a pour thème :
« Femmes rurales face aux défis des changements climatiques et de l’accès aux ressources productives ».
Le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) annonce plusieurs initiatives pour renforcer la résilience des productrices agricoles : programmes de microcrédits, formations, et partenariats avec les coopératives locales.
Mais pour beaucoup d’agricultrices, le vrai changement viendra seulement si les barrières culturelles et administratives tombent.
« Nous voulons produire, mais il faut que l’État nous aide à accéder à la terre et aux financements », plaide une cultivatrice de Loum.
Entre dérèglement climatique, précarité économique et manque d’appui institutionnel, les femmes rurales du Cameroun restent des actrices essentielles mais trop souvent oubliées du développement.
Alors, quand leur offrira-t-on enfin les moyens de nourrir durablement le pays ?
