Ces postes étaient occupés par Jean Foumane Akame, Marc Ateba Ombala et Michel Mahouvé. Tous les trois sont décédés en l’espace de deux mois.
En l’espace de quelques mois, trois magistrats influents et respectés, originaires des régions du Grand-Sud, sont passés de vie à trépas. «Une saignée», à en croire un hiérarque du Grand-Sud, sur laquelle la page ne s’est toujours pas tournée. Pour cause : dans la famille de la magistrature, les grandes manœuvres pour le remplacement des trois disparus ont commencé. Surtout qu’ils occupaient d’importantes fonctions dans la République. C’est ce qui est aussi à l’origine du lobbying que mène l’élite du Grand-sud pour garder ces postes laissés vacants. Et ces derniers ne manquent pas d’arguments. Etats des lieux: Jean Foumane Akame, ancien conseiller juridique du président de la République: Dans la ligne de mire des magistrats hors-échelle, se trouve le poste stratégique de conseiller juridique du président de la République. Jean Foumane Akame aura incarné cette fonction. Magistrat influent, c’était un grand taiseux qui connaissait bien les arcanes de la justice. Il est décédé le 13 janvier 2019, dans un hôpital de Genève en Suisse, à l’âge de 82 ans. Il avait, certes, été désigné par Paul Biya au Conseil constitutionnel le 07 février 2018, mais il n’a jamais été remplacé à la présidence. Et depuis son décès, les jeux pour son remplacement sont plus que jamais ouverts. Pour les dignitaires du Dja-et-Lobo, le département du président Paul Biya, il n’est pas question que la place laissée vacante par Foumane Akame, auprès de Paul Biya, échappe à la grande forêt. L’ancien conseiller juridique était, en effet, un fils de Ndonkol, une bourgade du Dja-et-Lobo, dans la région du Sud. Le lobbying est sur les rails et dans le Grand-Sud, on a bien espoir qu’il aboutisse. Même si Paul Biya est resté muet pour l’instant.
Cour suprême
Marc Ombala, ancien président de la Chambre des comptes: C’est un malaise qui a fini par avoir raison de lui. Celui qui occupait jusqu’à sa mort, survenue le 21 décembre dernier à l’âge de 67 ans, le poste de président de la Chambre des comptes de la Cour suprême avait pourtant résisté à l’adversité. Sans grands moyens, ce fils de la Lékié produisait, à des fréquences régulières, un rapport sans concession sur la gestion des comptes publics. Un travail de fourmi qu’il faut récompenser. C’est l’économie du plaidoyer lancé sans cor ni cri dans la Lékié pour que le strapontin de président de la Chambre des comptes reste dans le Grand-Sud. Michel Mahouvé, cadre au ministère de la Justice: L’année 2019 a mal commencé pour les Batanga. Le 02 janvier, ce peuple du département de l’Océan, dans la région du Sud, perdait un de ses chefs traditionnels: le magistrat Michel Mahouvé, 61 ans, victime d’un accident de la route. Le décès de Michel Mahouvé laisse aussi le poste de directeur des affaires non répressives et du sceau, qu’il occupait au ministère de la Justice, vacant. Dans le département de l’Océan, son remplacement est surveillé de près. L’élite de cette circonscription ne cachent pas qu’elle a l’habitude des lobbyings de ce genre. Personne n’a oublié comment elle s’était mobilisée comme un seul homme pour faire nommer un des leurs à la tête du Port autonome de Kribi, la principale ville de l’Océan.