Droit de l’homme : Plus de 250 personnes tuées depuis janvier au Cameroun

Samuel Wazizi

Selon le rapport de la Commission sur l’État des droits de l’homme au Cameroun rendu public le 19 mai 2021 à Douala, des assassinats, des kidnappings et violence sur le genre se sont multipliés durant ce quatrième mois de l’année 2021.

«En cette veille de la fête nationale dédiée à l’unité nationale, nous devons nous inquiéter du fait que notre pays soit à la recherche de l’unité nationale qui avait certainement déjà fait son bonhomme de chemin. Mais, à cause des injustices et des problèmes, cette unité connait une déflagration au Nord-ouest, au sud-ouest, à l’Extrême-nord et à l’Est. Cette déclaration entraine des milliers de morts des deux côtés. C’est une situation que le Cameroun n’a pas connu depuis longtemps. Le groupe de travail trouve son existence dans ce contexte. On ne peut pas parler d’unité nationale quand on est en conflit, quand on a des gens embastilles, des gens qui sont incarcères pour leur opinion, des personnes qui meurent dans les hôpitaux par manque de soins. Ce travail est un travail de construction de l’unité»

C’est par cette remarque que Philippe Nanga le coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir a débuté la présentation du rapport sur l’état des droits au Cameroun au mois d’avril 2021. Celui qui dénonçait par ce fait le laxisme des médias camerounais et des populations invitait tout le monde à se mobiliser pour infléchir la courbe sans cesse croissante de la violation des droits de l’homme au Cameroun.

Surtout qu’en ce mois d’avril, où cette courbe a connu une croissance exponentielle. Une chose qui inquiète les organisations de la société civile qui ont pour mission de veiller au respect des droits de l’homme.

Selon ce rapport, plus de 250 Camerounais ont été tués au Cameroun depuis le début de l’année 2021. D’après des informations, ces morts ont été plus recensés sur le théâtre des zones en conflit au Cameroun. Parmi ces décès recensés, 122 personnes ont été tuées dans le cadre de la guerre contre Boko Haram dans la région de l’Extrême-nord. Et les 126 autres dans le cadre de la crise anglophone dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

D’après ce rapport qui reconnaît que le mois de mars au Cameroun était plus mortifère que les deux précédents autres, on a assisté durant ce mois a une montée de la violence au Cameroun et plus encore dans les zones en conflit. C’est pourquoi ils interpellent le gouvernement dans la recherche à tout prix de la paix dans ces régions en crise.

Pareillement dans ce rapport, des cas de kidnapping ont été signalés. Ainsi, 60 cas ont été recensés donc 45 dans la zone anglophone du pays et 15 dans l’Extrême-nord. Pour le seul mois d’avril ont eu à recenser 12 cas de kidnapping relayés par les medias.

Depuis le mois de janvier la plateforme Stand up For Cameroon qui fait la veille sur l’état des droits de l’homme au Cameroun a recensé plus de 21 cas d’explosions sur les fronts de la guerre. Des explosions dues à l’usage des engins explosifs. A côté du changement de stratégie de guerre remarque par ces responsables de la structure, ces derniers ont surtout regretté les morts recenses après l’explosion de ces engins. D’où l’urgence à la fin de la crise.

Détention arbitraire

Pendant cet échange, les membres de cette plateforme se sont rappelé les cas d’injustices criards, les violations des droits de l’homme flagrants au Cameroun. Ils se sont attardés sur les cas des membres de Stan up For Cameroon arrêtés et incarcérés à la prison de New-Bell depuis 8 mois et sans jugement.

Selon des informations, depuis huit (08) mois, cinq (05) membres du mouvement Stand Up For Cameroon (SUFC) sont détenus dans les conditions inhumaines à la prison centrale de Douala. Moussa Bello, Ntsama Etienne, Mira Angoung, Collins Nana et Tehle Membou ont été enlevés par des gendarmes en civil le 18 septembre 2020 dans la rue alors qu’ils cheminaient calmement à la recherche d’un taxi pour regagner leur domicile respectif. Ils sortaient de la réunion hebdomadaire que tenait le mouvement Stand Up For Cameroon tous les vendredis. Ils étaient vêtus des vêtements de couleur noire en adhésion aux vendredis en noir (Black Friday) lancés depuis 2018

Sans avoir ni manifesté, ni proféré des propos séditieuses, ni détenu des documents compromettant encore moins une arme, les cinq militants de SUFC ont été placés sous mandat de dépôt provisoire à la prison centrale de Douala.

Hervé Villard Njiele

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